Comment Noël est fêté à travers le monde ?
Tradition chrétienne devenue également fête commerciale, Noël s’est exporté à travers le monde. De l’Amérique du Sud à l’Asie en passant par l’Afrique, tour d’horizon de différentes manières de célébrer le 25 décembre.
A Noël, tout le monde ne mange pas une dinde aux marrons. Alix, vivant en Colombie, Aurélie étudiante en Corée du Sud et Michel, Togolais expatrié en France, font découvrir les traditions de ces trois pays.
Colombie : « Fin novembre c’est déjà Noël »
Les Colombiens partagent des repas de Noël dès la « novenas » qui se déroule neuf jours avant le 25 décembre. « Ils commencent à se retrouver en famille, à bien manger et à prier tous les jours pour ceux qui sont pratiquants », explique Alix. Sur les tables se trouvent notamment des buñelos, des beignets frits garnis de chocolat ou de crème.
Avec 72 % de la population étant catholique, soit plus du double de la France dont 51 % de la population se déclare sans religion, les festivités liées à Noël sont très suivies et commencent tôt. « Fin novembre, c’est déjà Noël dans la tête du peuple colombien qui est très porté sur la fête », observe Alix. Les crèches et sapins de Noël apparaissent, les arbres de jardins sont décorés et les illuminations et musiques de Noël envahissent les rues.
« Ce ne sont pas des chansons comme « Petit papa Noël », mais des morceaux actuels dont les airs rappellent Noël », souligne Alix. Qui note : « Tout est très surchargé. Il y a beaucoup de lumières, de feux d’artifices… C’est comme ça à chaque fête ».
Au Togo, Noël rassemble la famille et les communautés
Au Togo, les célébrations commencent le 24 décembre, avec le « minuit chrétien », une messe nocturne. Il n’y a pas de repas de famille, seulement des lancés de feux d’artifices et de pétards à minuit. Le principal de la fête se déroule le 25 décembre, qui est un jour férié. Un repas avec cinq – six moutons ou chèvres rassemble l’ensemble de la famille chez l’une des grands-mères.
« Tout le monde est convié, il y a tous les cousins éloignés des deux côtés de la famille. Même s’il y a des conflits entre des personnes, il n’y a pas le droit de ne pas venir. C’est la mémé qui invite et sa parole est respectée et écoutée », explique Michel. Pour se retrouver parmi tout ce monde, la famille de chaque enfant de la grand-mère hôte est habillé avec un motif « wax » particulier pour se différencier.
Dans les rues, l’ambiance de Noël arrive tardivement, vers le 20 décembre, et elle n’est pas aussi prononcée qu’en France. « L’Etat met quelques guirlandes, mais l’ambiance se ressent surtout par les musiques mises dans les magasins », explique Michel. Et ce sont surtout les nombreuses explosions de pétards et de feux d’artifices qui marquent les festivités, comme cela est fait pour chaque fête.
« Les personnes de toutes communautés religieuses lancent des pétards et des feux d’artifices », souligne Michel. Dans ce pays où 40 % de la population est chrétienne, 40 % musulmane et 20 % animiste, les fêtes religieuses rassemblent. « Au Togo, on participe aux fêtes religieuses peu importe sa religion. Il n’y a pas de différence. Je suis chrétien et je célèbre aussi le Ramadan. »
Une fête commerciale et de couple en Corée
Pour la majorité des Coréens le célébrant, le 25 décembre est avant tout une fête de couple, la fête familiale étant le Nouvel an. « L’ambiance de Noël se retrouve surtout à Séoul. Elle est absente des petites villes. C’est avant tout une fête commerciale », nuance d’entrée de jeu Aurélie. Et, pendant le mois de décembre, la capitale coréenne est illuminée et décorées de sapins de Noël, autant dans les rues que dans les boutiques et cafés.
« Les Coréens sont très branchés événements et photos avec Instagram, les hashtags et les réseaux sociaux. Ils ne fêtent pas Noël, mais ils font beaucoup d’activités en lien avec la fête. On peut trouver des pops up store Noël, des marchés de Noël avec du vin chaud et des stollens, des concerts de Noël, du patin à glace, des Père Noël qui font la pose photo, etc. », explique Aurélie. Toutefois, avec 28 % de la population coréenne chrétienne, avec 56 % sans religion et 15 % bouddhiste, certains le célèbrent religieusement.
Julia Guinamard