Comment bien nourrir les oiseaux en hiver
Animatrice nature, Aurélie Guy nous explique comment nourrir les oiseaux en période hivernale. Types de mangeoires, choix des graines, hygiène, période… Elle nous dit tout !
Le froid s’est bien installé, et un tapis blanc a même recouvert le sol. Le temps est donc venu de nourrir les oiseaux. Animatrice nature des Sentiers de la belette, Aurélie Guy est installée à Châteauvillain. Forte de son expérience à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), cette naturaliste aborde fréquemment ce thème lors des ateliers organisés avec associations ou collectivités.
Les mangeoires
Tout d’abord, le choix de la mangeoire. Aurélie Guy les fabrique elle-même, en bois de thuya (vous pouvez les trouver à la boutique Marjorie Nature, à Chaumont). « C’est imputrescible et je les laisse brutes, comme ça les oiseaux peuvent s’y accrocher facilement », détaille-t-elle. Les mangeoires plateau, « dans l’idéal avec un toit », peuvent être installées sur un rebord de fenêtre, dans un arbre ou en haut d’un poteau. On y dépose tout simplement les aliments.
Elle présente une deuxième variété de mangeoire, à trémie. Il y a un espace de stockage qui permet de la recharger au bout de plusieurs jours, voire une seule fois par semaine.
« Mieux vaut mettre plusieurs mangeoires qu’une seule, cela évite les problèmes et notamment les épidémies qui peuvent survenir en raison des mangeoires ! »
Quand nourrir les oiseaux ?
« Il faut les nourrir quand ils en ont besoin ; C’est vrai que c’est tentant de leur donner des graines toute l’année, pour les avoir à proximité et les observer, mais ce n’est pas raisonnable : on risque de les rendre dépendants. » Idéalement, prévoyez de leur apporter des graines pour toute la période de gelée, de novembre à mars. « Il est important d’être régulier et de réapprovisionner les mangeoires. »
Les règles de base
Nourrir les oiseaux de nos jardins part souvent d’une très bonne intention. Pourtant, cela peut tourner au drame ! Aussi, pour l’emplacement de la mangeoire par exemple, songez que les chats peuvent guetter leurs proies, tapis dans l’ombre. Veillez à ce que la vue autour soit bien dégagée pour limiter les risques.
La deuxième règle est de nettoyer régulièrement ces espaces de restauration collective, sous peine de voir des épidémies se propager, en raison du pourrissement dû à l’humidité. « On évacue les résidus de coquilles, on passe un linge. Ça ne prend pas beaucoup de temps, mais c’est nécessaire tous les jours pour les mangeoires à plateau. »
L’experte recommande aussi de déplacer de quelques mètres la mangeoire, « pour éviter d’avoir une accumulation de crottes et de coquilles vides au sol. »
Quels aliments peut-on donner ?
On donne surtout des graines : « du blé, des flocons d’avoine, des noisettes, du millet que l’on peut suspendre. On évite les mélanges pour oiseaux domestiques, qui sont moins riches. On opte pour des graines de tournesol, qui conviennent à tous les oiseaux et sont moins chères. On peut aussi mettre des cacahuètes – non salées – des fruits secs naturels. »
Les fruits sont aussi une bonne idée : la pomme, simplement coupée en deux, peut être posée. Elle fera le bonheur des oiseaux affamés.
« On peut aussi donner des matières grasses, je conseille surtout la margarine. L’idéal est de la mélanger à des graines. »
On n’oublie pas de mettre de l’eau, que l’on change en cas de gel.
Comme tous les professionnels, Aurélie Guy conseille d’éviter les filets. Vendus dans le commerce, ils permettent aux oiseaux de s’agripper pour accéder à leur pitance. Le problème est qu’ils peuvent s’y coincer les pattes et se faire des blessures mortelles.
Retrouvez Aurélie Guy sur sa page Facebook “Les sentiers de la belette”.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr