Comme les autres – L’édito de Christophe Bonnefoy
La République en marche serait-elle finalement un parti comme les autres ? Non, répondent les uns : c’est un mouvement ! Nuance ! Un savant mélange de pros de la politique et de représentants d’une société civile censée apporter son expérience du terrain pour faire avancer la machine. Un laboratoire d’idées moins figé qu’un parti et plus ouvert, en quelque sorte.
Les autres, visiblement, ne se posent plus la question.
Leurs regrets, pour ne pas dire leur désillusion, sont à la hauteur des espérances nées de la flamboyante campagne présidentielle de 2017. Certains quittent d’ores et déjà le navire ou menacent, sinon d’aller voir ailleurs, en tout cas de prendre leurs distances. Par pure honnêteté parfois. Et parce que la politique n’est pas leur métier. Mais il en est qui, à l’inverse, viennent rappeler que LREM a réussi à faire aussi bien que les partis traditionnels, si l’on peut dire. En particulier dans l’invective et dans la guerre d’egos, comme le dénonçait ainsi hier un député marcheur. Tout l’inverse de ce qu’Emmanuel Macron avait tenté d’insuffler. Le bureau exécutif de lundi soir fut un savant mélange de sincère déception jetée aux oreilles des responsables du mouvement et, précisément, de critiques très opportunément politiques. De la part d’Aurore Bergé, par exemple, dont on connaît la propension à changer régulièrement de cheval de course…
La République en marche, parti ou mouvement ? Peu importe la définition en fait. On y retrouve les mêmes mots doux, les mêmes tensions, les mêmes conflits et peut-être les mêmes coups bas qui ont sérieusement ébranlé LR ou le PS, pour ne citer qu’eux.
Lorsque la vie est belle, on appelle ça un débat sain. Quand les temps sont durs, ça se transforme en querelles intestines. Un dialogue de sourds. Ou personne ne s’entend plus et n’y comprend plus rien. Mais comme ça ne va pas vraiment mieux ailleurs…