Comme à Wassy, scrutateur à Riga
Si la politique française est un peu évoquée en ce moment en Australie, «l’attentat à Paris sur les Champs-Elysées a été plus lar-gement couvert surtout à la veille de « Anzac day » jour de commé-moration des soldats disparus en 14-18. Ce jour-là, la sécurité a été renforcée», souligne Rémi. «Le regard que les Australiens portent sur la France et ça depuis bien longtemps est que nous sommes en guerre contre le terrorisme et que nous sommes en train de la perdre. Quant aux élections, je n’ai pas l’impression que ça inté-resse beaucoup de monde.» Rémi «étant loin» s’y intéresse moins aussi. «Je m’en fiche un peu après avoir vu ce que j’ai vu en 10 ans avec Sarko et Hollande.» Parti de Haute-Marne pour la Russie, Dany Robert est aujourd’hui établi à Riga (Let-tonie). C’est à l’ambassade de France qu’il a voté ce week-end. «Comme je le faisais à Wassy», explique l’ancien directeur de la médiathèque de la cité, «je me suis porté volontaire pour être scrutateur pour le dépouil-lement, ce qui était aisé puisque aucun candidat n’a envoyé de personnes». Il explique que «la majorité des Français de Letto-nie vivent à Riga, mais ceux qui viennent de plus loin ont voté par procuration ou sont venus le matin… Comme moi, la majo-rité a peur de voir une personne d’extrême-droite arriver au pou-voir, ou un anti-européen. Tous les Français qui sont là ont tra-vaillé ailleurs, nous savons donc que l’herbe est bien plus verte en France qu’à l’étranger, et voir souvent ce déferlement de haine et d’invectives sur les réseaux sociaux est assez incompréhen-sible pour nous. L’Europe, même si elle n’est pas parfaite, a tout de même apporté la paix sur notre continent et de nombreux avantages, dont nous profitons en tant que Français de l’étranger. Nous n’avons pas besoin de visa ici, pas besoin d’apprendre la langue du pays, car nous sommes citoyens européens. L’élection d’une candidate anti-Europe remettrait tout ça en cause. Sans parler que nous avons une mon-naie commune ici comme en France, l’euro… Quelques collè-gues lettons s’intéressent aussi à l’élection. Ils nous posent des questions, se renseignent et sont parfois choqués de voir comment ça se passe. Mais les discussions n’entrent pas en profondeur. L’Europe me permet aussi de vo-ter au mois de juin aux élections locales, les municipales lettones. Je suis assez fier de pouvoir voter pour les représentants de la com-mune où je vis et j’exprimerai mon choix.» Pour l’anecdote, sur 116 votants, 32 suffrages sont allés à Fran-çois Fillon, et 31 à Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon complétant le podium.