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Côme et Damien, les saints patrons sont de retour

Un auditoire très intéressé par l’origine des saints patrons 
de Germisay. Maintenant restauré, cet élément de retable 
est destiné à être exposé en mairie.

Amandine Fournier, maire

de Germisay, ne cachait pas

son plaisir de revoir

l’ensemble sculpté

représentant

deux personnages, saint Côme

et saint Damien, saints patrons

du village, mais aussi

chirurgiens ; des sculptures

d’une grande qualité

stylistique.

Amy Benadiba, conservatrice du patrimoine, a présenté l’atelier de recherche et de conservation ARC-Nucleart, dont les missions et les domaines d’intervention vont de la « conservation à la restauration d’objets archéologiques en matériaux organiques et poreux : principalement en bois, vannerie, cuir et peau, objet composite bois/métal. » Après avoir expliqué le travail de l’atelier, c’est sur cet ensemble sculpté avec une grande maîtrise du bois dont la réalisation a pu être datée du début du XVIe siècle que s’est portée toute l’attention. Avec le constat de départ, montrant un léger encrassement généralisé, une infestation parasitaire limitée, le soulèvement de polychrome et la perte de volume ponctuel, il a été effectué une désinsectisation par irradiation gamma, une consolidation structurelle, masticages et retouches colorées tout en sachant qu’il y a eu deux repeints.

Le côté technique exposé, l’auditoire a demandé à approfondir l’histoire de cette œuvre. Elle devait faire partie d’un retable de belle qualité. Dans l’église actuelle, l’autel est surmonté d’un retable avec une toile peinte, l’ensemble daté du XVIIe siècle représentant les deux saints.

On sait que l’ancienne église détruite a servi de base pour le nouvel édifice reconstruit au XIXe siècle et financé par les seuls habitants. En revanche, les deux églises ont toujours été consacrées à saint Côme et à saint Damien. Ils étaient peut-être frères jumeaux nés à Egée, en Asie mineure. Fort érudits dans l’art médical, ils guérissaient au nom du Christ, gratuitement, et sont devenus des anargyres, “ceux qui repoussent l’argent”. Ils sont ainsi devenus les saints patrons des chirurgiens et leur réputation est bien ancrée en Lorraine et dans l’Est de la France. C’est le “miracle de la jambe noire” qui fait que Côme et Damien soient honorés dans quantité de paroisses mais aucun élément connu n’explique leur implantation à Gemisay, bien que le sire de Joinville eût projeté d’en faire un gros bourg avec, pour nom, Sainte Croix. Une autre solution a été proposée : celle de la guérison d’un notable, car les repeints successifs évoquent toujours les vêtements de riches bourgeois de la fin du Moyen Âge. Beaucoup de réponses sont à venir. Pour être plus visible, cet élément de retable sera exposé en mairie suivant une présentation de qualité.

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