Collège : une bande dessinée difficile à distribuer
Des représentants du Comité contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) et des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs (Eodra) étaient de nouveau présents devant le collège Henri-Vincenot, mercredi 10 mai, à 12 h, pour une nouvelle distribution de leur bande dessinée intitulée “Panique à Bure” lors de la sortie des élèves. Ils étaient déjà venus, début juin 2022, pour la même action, mais à l’époque, ils l’avaient fait à l’arrivée des élèves, à 8 h. De nombreux collégiens avaient alors accepté les BD et s’étaient rendus ensuite en cours. L’administration avait alors récupéré et conservé l’ensemble des ouvrages. Après avoir été informé de cette confiscation générale par un parent d’élève présent lors de cette première distribution, le Cedra et l’Eodra avaient demandé des explications au chef d’établissement de l’époque, Delphine Rondeau. Jugeant les réponses peu satisfaisantes et considérant illégale la saisie des BD, ils avaient décidé de revenir pour que les informations, alternatives au discours officiel contenues dans leur livre à destination des collégiens et lycéens, soient normalement présentées. Cette BD est une œuvre de fiction se déroulant en 2037 et qui imagine les effets d’un incendie de déchets radioactifs à 500 m de profondeur dans le centre de Bure. Daniel Monnier (Eodra) a tenu à rappeler qu’il était normal que toutes les positions sur la gestion des déchets nucléaires soient audibles. Il a également demandé à ce que leur démarche de contradiction du discours officiel soit respectée. A la surprise des cinq personnes faisant la distribution à la sortie de midi, la plupart des collégiens ont refusé la BD offerte. Ils n’avaient jamais observé un taux de refus aussi élevé lors des multiples distributions déjà faites devant d’autres établissements scolaires. Peu après, la nouvelle chef d’établissement, Nathalie Boivin, est venue discuter pendant quelques minutes avec les représentants des Eodra et du Cedra qui avaient informé, la veille, l’administration de l’établissement de leur venue devant le collège. La principale a affirmé qu’aucun mot d’ordre de refus de la BD n’avait été donné aux élèves alors que certains d’entre eux, interrogés à ce sujet, ont déclaré l’avoir entendu. La responsable de l’établissement a toutefois admis la possibilité que du personnel encadrant ait pris cette initiative. « Méthodes différentes, mais mêmes effets », ont déploré les membres du Cedra et des Eodra.
D’autres distributions sont prévues dans les semaines à venir devant d’autres collèges et lycées haut-marnais.