Colette Renard, centenaire, vit encore au village
Dimanche 3 mars, Colette Renard, la doyenne du village, a été honorée par l’équipe municipale.
C’est à la salle des fêtes que la famille de l’heureuse centenaire ainsi que les élus se sont retrouvés pour célébrer cet évènement de la vie communale. Née le 3 mars 1924, Colette Renard est la première centenaire vivant au village. « Orges que tu n’as jamais quitté depuis un siècle », soulignait son fils Hervé dans son discours. « Tu as vu partir bien du monde, dans ta famille, au village. La vie ne t’a pas épargnée mais elle t’a réservé, entre beaucoup d’autres, un moment chaleureux inespéré comme celui-ci, au milieu des tiens, accueillie par monsieur le maire, Claude Gagneux, et la municipalité que nous remercions vivement ».
Née entre les deux guerres, Colette a très vite rejoint la ferme de ses parents pour les épauler. En 1942, elle a épousé Robert Renard avec qui elle a eu trois enfants. D’abord Marie-Thérèse en 1943, puis Jocelyne en 1945 et Hervé en 1956. Même si, à cette époque de l’après-guerre, la famille ne vivait pas dans un grand confort, que les hivers étaient rudes et les travaux de la ferme difficiles, il n’en reste pas moins le souvenir de bons moments comme faire les gaufres, jouer au tarot, ou bavarder au coin de la cheminée. En été, le soir tombant, à la fraîche, avant l’arrivée de la télé, tout le voisinage se retrouvait sur un petit banc à commenter les nouvelles du jour, à rire et saluer les automobilistes encore si peu nombreux.
Dans les années 50, la famille a acheté un beau tracteur Someca qui n’a guère été utilisé car le mari de Colette a fait un infarctus qui l’a obligé à quitter la culture. Il est alors allé travailler à la base américaine de Semoutiers puis à la Sadac à Chaumont. Colette a, elle, commencé, en plus de tenir la cabine téléphonique à Orges, sa nouvelle carrière de femme de ménage des écoles et plus tard colleuse de petites feuilles de papier pour une entreprise qui commercialise des fleurs artificielles. Puis, dans les années 60-70, « le confort va rentrer dans la maison : chauffage central, salle de bains, machine à laver, canapé, télé, le plus souvent acheté à crédit au magasin des Coop de chez Haquin ». Colette est devenue la grand-mère de treize petits-enfants. En 1989, elle a perdu son époux et a dû apprendre à vivre seule, toutefois entourée d’adorables voisins et de ses proches.
Après quelques séjours à l’hôpital, et un infarctus il y a un an, « ton retour tiendra du miracle aux dires des médecins. Mais forte comme un roc, tu sauras puiser dans tes ressources et dans ton inextinguible envie de vivre, t’accrochant à la vie pour revenir dans ta maison d’Orges. Châteauvillain et son Ehpad seront encore une fois de la revue », indiquait son fils Hervé, aux côtés de ses sœurs et du maire qui a souhaité marquer cet évènement en remettant à Colette Renard une médaille ainsi qu’un diplôme du centenaire et une composition florale.