C’mon village : la voiture remplace le bus (partie 2/2)
Depuis septembre, le réseau Keolis a été réduit. Dans l’Agglomération, les bus C’mon village ne sont plus quotidiens. Aussi, Brottes village est maintenant compris dans cette formule. Si dans la théorie le « transport aux heures de pointe » doit pallier cette baisse, la pratique est différente.
« Le service C’mon village n’est plus le même. Avant, il permettait de faire les trajets domicile travail. Maintenant, il permet de se rendre en ville pour des courses deux fois par semaine », reconnait Philippe Urli, directeur opérationnel de Keolis. Ces changements ont été apportés pour répondre à une demande d’économie d’1,2 million votée par l’Agglomération.
Jusqu’alors disponible six jours par semaine, le service de transport à la demande est maintenant réduit à deux. Toutefois, il a été étendu à une soixantaine de communes contre une vingtaine auparavant. Par ailleurs, le transport scolaire est devenu le « transport aux heures de pointe ». Il passe les matins et soirs de semaine et est ouvert aux usagers de tous les âges.
Plus de bus, besoin de voiture
Faute d’un transport adapté et sans voiture, Sonia*, une habitante de Foulain, a perdu son emploi. « J’étais aide à domicile sur Chaumont. Dans la profession, les horaires sont irréguliers. Si je prenais les bus du transport aux heures de pointe, je devais attendre de longues heures à Chaumont. Ce n’était pas tenable », explique-t-elle. Depuis, elle se déplace en auto-stop.
A Colombey-les-deux-Eglises, Adeline fait maintenant 60 km aller-retour pour déposer sa fille au collège. « En septembre, ma fille avait réservé le transport à la demande, mais elle a attendu une heure le bus. J’avais fini par aller la chercher. » Suite à cela, elle avait initié une pétition, mais il n’y a pas eu d’amélioration. « On s’adapte, mais cela fait des frais supplémentaires. »
Brottes dans C’mon village
Du côté de Brottes village, l’arrêt de bus a été supprimé. Les usagers comptent maintenant dans le réseau C’mon village. « Une partie de mes concitoyens ont choisi Brottes à Chamarande ou à Neuilly-sur Suize pour être rattaché transport urbain », regrette Patrick Viard, maire délégué de Brottes.
A ses yeux, l’offre C’mon village n’est pas adaptée aux besoins de ses habitants. Pour cause, le transport à la demande comprend un trajet le matin et un autre le soir. « Les Brottais habitant au village au besoin de monter en centre-ville pour faire leurs courses ou pour se rendre à un rendez-vous médical. Ils sont contraints d’attendre toute la journée à chaque déplacement », pointe Patrick Viard.
C’est pourquoi il souhaite un bus faisant l’aller-retour au centre-ville sur la demi-journée, une fois par semaine et à horaire fixe. « Avec un jour fixe, par exemple le mardi, si quelqu’un a besoin de prendre un rendez-vous médical, il a juste à dire à la secrétaire donner moi votre prochain rendez-vous du mardi. »
Aussi, les jeunes Brottais inscrits à leur collège de secteur, la Rochotte, n’ont plus de bus entre midi et deux. « Plusieurs collégiens ne mangeaient pas à la cantine. Aujourd’hui, ils n’ont plus de bus pour rentrer chez eux. Mettre un enfant en demi-pension engendre des frais supplémentaires. » Il aimerait donc également avoir un bus faisant l’aller-retour entre Brottes village et le collège entre midi et deux.
L’Agglomération et Keolis se rencontrent en janvier au sujet des bus.
Julia Guinamard
*prénom modifié.