Plus chauds que le climat
Environnement. Ce samedi 9 avril, les rues ont été occupées par la marche « climat pour le futur ». A la veille des élections présidentielle et cinq jours après la sortie du 3e volet du rapport du GIEC, près de 70 personnes ont sillonné la ville pour revendiquer davantage de justice climatique.
« Marre des promesses, fin de l’allégresse, on se bouge, on y va, le climat n’attend pas ! ». Voilà les mots sur lesquels la batucada (groupe de percussions, ndlr) a entrainé les participants à la marche « climat pour le futur ». Dans la ville préfecture, mais aussi dans de nombreuses communes de France, des marches climat ont marqué ce samedi 9 avril. A Chaumont, près de 70 personnes étaient réunies.
Dès 13 h 30, sur le parvis de l’hôtel de Ville, la batucada a commencé sa répétition. A partir de 14 h, sous le rythme de ces percussions, les manifestants ont commencé à arriver.
« Je suis sidérée de voir que malgré les menaces qui pèsent sur nous, nos dirigeants font l’autruche. Participer à la marche climat pour le futur, ce n’est pas se laisser aller vers un défaitisme, c’est s’engager dans un mouvement pour lutter contre le dérèglement climatique », soutient dans son discours la militante Edith Meyer.
A 14 h 30, les participants ont commencé la marche en empruntant la rue Laloy. Ils sont allés en direction de la gare, pour revenir vers l’hôtel de ville par le boulevard Gambetta. La manifestation s’est terminée au Square du Boulingrin.
Plus que 3 ans pour agir
A la gare, les manifestants se sont arrêtés un instant pour un discours sous le rythme des percussions. « Vous savez tous, demain il y a des élections. L’Affaire du Siècle a analysé les programmes écologiques des candidats (voir encadré) et il y en que deux qui sont ressortis : Mélenchon et Jadot », déclare Jean-Luc Annequin, un manifestant.
A en lire les rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), il y a en effet du travail pour les politiques. Selon le troisième volet de leur dernier rapport, publié le 4 avril, il reste seulement trois ans pour éviter les effets les plus dévastateurs du dérèglement climatique.
Le document de 2 913 pages apporte également des pistes pour aller dans ce sens. Parmi elles : le remplacement des énergies fossiles, le captage de CO2, la limitation des émissions de méthane ou la réduction de la demande énergétique. Plusieurs relèvent ainsi de la sobriété.
Pour rappel, le premier volet, sorti en août 2021, indiquait que les effets du dérèglement climatique arrivaient plus vite que les prévisions. Le second, sorti en février, portait sur les effets, vulnérabilités et capacité d’adaptation.
En Suisse, des militants se sont également mobilisés ce samedi 9 avril pour une « grève pour l’avenir ».
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr
Analyse des programmes par l’Affaire du Siècle
L’Affaire du Siècle est une campagne de justice climatique en France initiée par quatre associations en décembre 2018. En mars 2019, elle a attaqué l’Etat en justice pour son inaction climatique. Après plusieurs audiences, la France a été condamnée à réparer les conséquences de son inaction climatique en octobre 2021.
La campagne poursuit cet engagement, et, pour l’élection présidentielle, elle a analysé et évalué les programmes des différents candidats sous un angle environnemental. Pour ce faire, elle s’est basée sur plusieurs axes : transport de passagers, bâtiments résidentiels, agriculture, énergie et industrie.
Les programmes de Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ne présentent pas assez de données pour être évalués. Les candidats d’extrême-droite, « défendant des valeurs profondément opposées » aux organisations de l’Affaire du Siècle n’ont pas été questionnés. Le réseau climat France qui arrive aux mêmes résultats que l’Affaire du Siècle sur les autres candidats les a inclus dans son étude. Selon cette seconde évaluation, les programmes de Marine Lepen et Eric Zemmour sont insuffisants.