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Clément Griselain ou l’art de donner vie à des dessins

Clément Griselain a collaboré pour de nombreux films d’animation. Ici, l’une de ses créations dans le cadre des Minions.

SOCIETE. Enfant d’Humbécourt, scolarisé à Saint-Dizier, Clément Griselain est aujourd’hui l’un des membres de Illumination Studios Paris, véritable mastodonte des films d’animation, depuis une dizaine d’années. Rencontre avec un fondu d’art à l’ascension fulgurante.

C’est l’histoire d’un enfant d’Humbécourt, petit village de 760 habitants en Haute-Marne, qui se retrouve à travailler pour les plus grandes boîtes de films au Monde, en Californie. Un parcours incroyable, difficile à imaginer même. Mais c’est bien celui de Clément Griselain, passé par l’école Jules-Ferry, le collège de La Noue et le lycée Saint-Exupéry, à Saint-Dizier. « J’ai rapidement baigné dans l’art, je ne me voyais pas faire autre chose. C’était un peu comme une destinée », confie-t-il.

Du jeu vidéo aux films d’animation

Quand Clément a grandi, Internet n’existait pas. C’est en lisant des livres, visitant des musées et peignant des tableaux, qu’il a développé cette fibre artistique. Les auteurs Flaubert et Velázquez, les films cultes des années 80-90 (« Star Wars », « Retour vers le futur », « Indiana Jones »…), les bande-dessinées Gaston Lagaffe et Astérix… « Tout est lié. Cela permet de comprendre plein de choses autour de soi », explique celui qui a notamment été marqué par la peinture du XVIIIe siècle : « Le naturalisme avec Léon Lhermitte, mais surtout le classicisme avec Eugène Delacroix. »

A ses recherches, il couple la pratique. Comme au lycée, en cours d’arts plastiques, où il risque marqué par son professeur : « Monsieur Besrechel. Il a vu de quoi j’étais capable et m’a conforté dans l’idée de travailler dans l’univers artistique ». Direction alors les Beaux-Arts de Metz, où Clément affine son esprit critique ; l’ultime déclic.

Malgré tout, il réalise que c’est à Paris que se passent le plus de choses. « J’avais 19 ans. J’ai alors intégré la fac d’Arts et technologies d’images ». En parallèle de ses études, il fait ses premiers pas dans l’univers du jeu vidéo (« Act of War »). Une première étape avant de se retrouver par la suite à Ubisoft, éditeur de jeu français, en charge de la 3D (« Red Steel », « Ghost Recon »).

Jusqu’à cette opportunité pour les studios Illumination Mac Guff (qui ont changé de nom en 2021 pour devenir Illumination Studios Paris) : « Ils recherchaient des bons dessinateurs et des peintres », en vue de réaliser un film en particulier : « Moi, moche et méchant ». Bingo. Après l’édition du script, place au scénarimage pour déterminer les plans et le rythme, avec en parallèle, les premiers visuels des décors et des personnages. C’est là que Clément entre en jeu. Il doit toutefois suivre la charte graphique imposée par le producteur, Yarrow Cheney. « C’est un énorme travail avec plein de personnes. Je le rappelle toujours lorsqu’on me demande par exemple “C’est toi qui as fait les minions ?” C’est une équipe. »

Evolution

Même s’il ne fut pas immédiat, le succès sera énorme. Depuis, l’Humbecourtois a œuvré pour de nombreux films d’animation, également des réussites : « Lorax », « Les Minions », « Comme des bêtes », « Le Grinch », « Tous en scène »… Entre temps, il est également monté en grade, devenant superviseur de la mise en couleur des personnages. L’occasion de se remémorer la peinture d’Eugène Delacroix : « Le Classicisme m’a aidé et m’aide beaucoup pour apprendre sur la lumière ; l’intensité lumineuse, le choix des couleurs, la tonalité… »

Son employeur a également pris de l’ampleur : « Aujourd’hui, le studio est concurrent de Disney ou Marvel, c’est un truc de tarés ! Il y a toutes les nationalités européennes représentées, même des Japonais, des Taïwanais… C’est super intéressant. » Un contexte propice aux échanges.

Heureux au travail comme dans sa vie personnelle, Clément Griselain aimerait trouver un peu de temps pour faire ses propres peintures : « Au quotidien, il faut exécuter les souhaits du producteur. La peinture, c’est synonyme de liberté, seul face à la toile pour en faire ce que l’on veut. »

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

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