Classe fermée à Bricon : les parents bloquent l’école
Dans le groupe scolaire intercommunal des 3B, pour Bricon, Braux-le-Châtel et Blessonville, une classe de CM1-CM2 doit fermer à la rentrée. Soutenus par les élus, les parents ont décidé vendredi de bloquer l’école pour contester cette décision.
Trente adultes, à peine moins d’enfants, le personnel enseignant, les maires des trois communes : tous « enfermés dehors » devant l’école des 3B ce vendredi ; un moyen de faire connaître la grogne des parents et des élus face à la fermeture annoncée d’une classe de CM1-CM2 en septembre prochain.
À l’heure de la prise des cours un peu avant 9 h, les banderoles aux messages alarmistes barraient déjà l’entrée de l’établissement. La directrice d’école remplissait son devoir. De sécurité d’abord en conduisant les enfants vers une salle attenante réservée au périscolaire. De réserve, ensuite, en ne prenant pas de part visible à la manifestation et en répondant aux appels téléphoniques de l’Inspection d’académie.
L’administration aura tenté de convaincre Sabine Prodigue, présidente de l’association de parents d’élèves à l’origine du blocage « de laisser au moins entrer les enseignants ». Peine perdue, la colère est profonde et Franck Duhoux, maire de Bricon et président du sivom des 3B, la comprend et la relaie. « Ce groupe scolaire a ouvert en 2006 et compte 4 classes. Oui, il y a une petite baisse d’effectifs cette année, mais en fermant une classe, c’est l’ensemble de l’école qui serait déséquilibrée : 70 élèves pour seulement 3 classes ? » s’alarme l’élu, revêtu comme ses deux collègues, de son écharpe tricolore.
Autonomie décisionnelle
La colère se mêle d’incompréhension, puisqu’une crèche est en construction sur le site. « D’un côté nous faisons tous les efforts pour attirer les populations, maintenir une vitalité dans le monde rural, et de l’autre ces initiatives sont menacées par des décision autoritaires et comptables » réagit Sabine en distribuant les tracts aux véhicules qui traversent le village.
Pour Franck Duhoux, la décision de l’inspection d’académie cache une tendance lourde, « une recentralisation très forte des pouvoirs : les maires sont dépossédés de leurs moyens d’action au profit d’administrations d’état, bien éloignées des enjeux de nos territoires. C’est d’autonomie dont nous avons besoin ! »
Les parents ont déposé une pétition en ligne qui affichait 250 signatures vendredi à la mi-journée.
Renaud Busenhard