Clairvaux : l’art en prison à l’Hostellerie des Dames
Exposition. Une exposition est à voir dans la salle d’accueil des visiteurs à l’Hostellerie des Dames de l’abbaye de Clairvaux jusqu’au 12 septembre. Les artistes, une douzaine, sont des détenus de la Centrale.
Depuis longtemps, le Spip (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) monte des activités, avec l’aval de ses supérieurs, pour aider à la réinsertion de ses détenus. Parmi ces activités, il y a l’atelier Arts plastiques de la professeure Catherine Lemoine qui enseigne la peinture. Elle intervient à Clairvaux depuis une bonne douzaine d’années.
Ses cours d’une durée de quatre heures (sur deux après-midi), s’adressent aux détenus qui veulent apprendre ou bien se perfectionner. Le matériel (toiles, peintures, pinceaux) est fourni par le Spip sur ses fonds propres et ceux de la Drac (direction régionale des Affaires culturelles). Le résultat est « extraordinaire et met bien en évidence, les problèmes et les attentes des détenus », dira Eric de Narda du Spip, lors de l’inauguration de l’exposition jeudi 25 août.
Ainsi ces tableaux sur l’Amérique ou celui dénonçant la censure représentée par la fameuse Anastasie et ses immenses ciseaux. Deux autres ateliers ont été proposés cette année : la photographie (l’intervenante est Noémie Barthélémy) et le travail de l’argile (l’intervenant est Aurélien Corneta). C’est Morgane Le Coadou, coordinatrice des actions socioculturelles pour le Spip de l’Aube et de la Haute-Marne, qui les a présentés. Il y a eu deux groupes. L’un a choisi comme thème “Les animaux sauvages, l’homme et la liberté” et a réalisé une série de photos en utilisant le procédé du cyanotype qui se rapproche du tirage de l’argentique. L’autre groupe de cinq détenus est sorti le 9 juin dans la forêt d’Auberive photographier la nature. Son thème était “Au fil des bois”. De cette sortie, près de 500 photos ont été prises et l’exposition n’en montre que quelques-unes : « l’Hostellerie des Dames ne peut pas offrir davantage de place ; c’est dommage, car il y a de très belles réalisations », a dit le président de l’association Renaissance de l’abbaye de Clairvaux Gérard Beureux.
En ce qui concerne le modelage de l’argile, les détenus qui ont participé à cet atelier ont réalisé des têtes et autres bustes.
Concernant l’utilité de ces divers ateliers, tous (personnes détenues, personnes du SPIP, encadrants), ont été unanimes pour dire que « c’est un moyen de s’évader, de penser à autre chose, de se découvrir un hobby, d’avoir confiance en soi, en ses facultés…». Pour preuve : les personnes détenues en redemandent.