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Circonscription de Saint-Dizier : « Le milieu social ressemble de plus en plus à une entreprise »

Les agents du secteur social de la circonscription espèrent que leurs messages seront entendus.

SOCIAL. Ce mardi 27 juin, la circonscription d’action sociale de Saint-Dizier était en grève. Travailleurs sociaux, médico-sociaux, administratifs, assistantes familiales… Ils étaient une vingtaine à alerter et vouloir faire passer leurs nombreux messages aux élus du Département.

La circonscription d’action sociale de Saint-Dizier est l’une des quatre à exister en Haute-Marne (avec Chaumont, Joinville et Langres). Et ce mardi 27 juin, ce service du Département était en grève, quasiment deux ans jour pour jour après la précédente mobilisation. Tonnelles, gilets orange, banderoles, messages sarcastiques, distributions de caricatures, sifflets, musique… Une vingtaine de personnes on fait passer leurs messages, aux personnes croisées, mais pas que : « Il faut que ça arrive jusqu’aux oreilles des élus », commente Carenne, de la CFDT interco Haute-Marne.

Les travailleurs sociaux, médico-sociaux, les personnels administratifs, les assistantes familiales… Tous les pôles étaient représentés sur le parking de l’ancien hôpital, rue Godard-Jeanson, bien qu’un service minimum était assuré.

Moyens

Dans chaque service, le manque de moyens est cité comme principal problème. D’où la banderole humoristique déployée en évidence « Olympiades du social : – 180 000 € ». Clin d’œil à la somme débloquée par le Département pour le passage de la flamme olympique en 2024. Un paradoxe. « Nous manquons de moyens face aux besoins qui sont de plus en plus conséquents, c’est pareil chez nos partenaires », analyse une responsable, en place depuis quatre ans. « Le milieu social ressemble de plus en plus à une entreprise : on nous parle de chiffres, mais ce n’est pas vraiment compatible lorsque l’on parle d’humains. »

Manque de moyens financiers, mais également humains. A titre d’exemple, une aide sociale à l’enfance déplore le fait d’être « 2,5 aujourd’hui, contre 7 avant les pôles. Certains disent qu’on ne fait rien, pourtant les 55 heures par semaine… » « On répète qu’on manque cruellement de personnels de terrains, et on recrute des directeurs, des managers… ». Une assistante familiale en poste depuis 19 ans s’attend à un été rempli : « Les familles d’accueil partent en vacances, il y a de nouveaux placements… La prise en charge ira peut-être jusqu’à 5 ou 6 enfants ».

Outre la surcharge de travail, le manque global de moyens a pour conséquences des aberrations. Exemple concret quelques jours plus tôt : « Le juge a ordonné le placement de deux enfants, estimant qu’il y avait un danger pour eux de rester avec leurs parents. » Problème : « il n’y a pas de place disponible. Donc les enfants restent chez leurs parents. » De quoi désemparer certains travailleurs qui n’hésitent pas à se qualifier de « maltraitants », faute de pouvoir faire plus. Les arrêts maladie se multiplient. Et surtout, plusieurs personnes le déploraient : le social n’attire plus. « Quand j’ai débuté, c’était difficile de trouver un poste. Maintenant, c’est difficile de trouver des candidats. »

Interrogations

Au cours des discussions, les processus de recrutement sont également pointés du doigt par les grévistes. La lenteur et un salaire moindre comparée à d’autres circonscriptions de départements voisins. Mais aussi la nature des contrats proposés : « Pourquoi une infirmière en CDI quitterait son poste pour venir ici en CDD ? », interroge l’une des quatre filles de la Protection maternelle infantile (PMI) en grève ce mardi. Dans le même genre, une autre en poste depuis trois ans n’a toujours pas été titularisée. Pire : « Quand je suis arrivée, j’ai attendu trois mois avant d’avoir mon contrat de travail ».

La reconnaissance, l’écoute, les récupérations, les véhicules de service, le manque de structures, la prévention qui disparaît… La liste aurait pu être plus longue. « Heureusement, nous avons une équipe compétente et surtout une grande solidarité entre nous tous », conclut l’une des responsables interrogée. Une rencontre avec la direction aura lieu ce jeudi, lors de laquelle la liste des doléances des personnels leur sera remise.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

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