Circle songs et corps en scène, un bien grand programme

Samedi matin et après-midi, le 23 avril, des ateliers autour de la créativité musicales étaient proposés par deux membres du groupe OMMM, qui avait proposé son concert la veille au soir vendredi 22. C’était donc Marion Cassel pour le Circle song et Manon Lattoni pour Le Corps en scène. Comme son nom l’indique, le “Circle Songs”, musique en cercle, d’après la position des participants sur la scène, est une pratique musicale où les choristes sont disposés en cercle. Au centre, une personne compose un morceau en temps réel. Pour cette création, elle transmet un motif chanté en forme de boucle (répétition) à une partie du groupe. Une fois cette première cellule installée, elle pourra superposer différentes mélodies au fur et à mesure avec les autres participants. Quand le morceau prend vie, les combinaisons sont infinies. Des variations rythmiques et harmoniques, des jeux avec les nuances, les onomatopées, les percussions corporelles, le mouvement… Tout est possible à partir du moment où le/la leader/leadeuse se sert d’une écoute active et de sa capacité d’être sur le moment présent.

Du côté des chanteurs, l’assimilation spontanée et rapide des phrases mélodiques est développée, ainsi que le lâcher prise et la concentration. Le cercle est également ouvert pour des solistes qui improvisent sur le morceau créé. Pas de limites non plus pour les influences : groove, jazz, folk, latin, pop, etc. Le résultat sonore est assez impressionnant, ce que purent confirmer des personnes présentes dans la cour de l’espace Marcand, là où se déroulaient les stages. Quand au « corps en scène », entre émotion et pensée, le spectacle vivant engage le corps des danseurs, des comédiens, mais aussi celui des spectateurs. Perception, attention et émotion sont simultanément activées par les gestes ou par le récit. Les arts de la scène permettent le partage des expériences et la projection d’univers imaginaires. C’est aussi une pensée du monde qui s’invente, un jeu cognitif qui interroge notre relation aux autres, à la vérité, aux événements, aux valeurs, un moyen pour les sociétés de se raconter. De la confrontation entre danseurs, auteurs, metteurs en scène et chercheurs émerge une nouvelle approche de questions essentielles. En montrant que la perception n’est pas un système isolé, mais en interaction avec la cognition, les émotions et la motricité. Les rituels d’initiation des sociétés africaines, les danses de pantomime du IV^e siècle des théâtres romains, les lectures multiples et changeantes de Shakespeare renouvellent notre regard sur les spectacles contemporains, expériences à la fois individuelles et collectives et sociales. Ce furent donc deux séances de deux heures chacune qui se déroulèrent de 10 h à 12 h, puis de 14 h à 16 h. La plupart des participants étaient donc des choristes des différents groupes qui animaient également les spectacles de l’après-midi.