La collecte des archives privées de la Cima, IHF, McCormick, Yto se poursuit
Lancée pour les Journées du Patrimoine, la collecte des archives de la Cima se poursuit. En deux mois, les Archives municipales et les Amis du Musée ont déjà réuni bon nombre de documents et objets liés à la fabrication des tracteurs à Saint-Dizier, dont certaines petites pépites.
C’est un document rare qu’Aurore Darnet tient entre ses mains. « C’est une série de planches de dessins qui retracent l’histoire de la marque McCormick. Et c’est préfacé par Maurice Genevoix ! », se réjouit la responsable des Archives municipales. Un document en parfait état, édité en 1959, pour célébrer le 85 000e tracteur fabriqué dans l’usine bragarde de la Cima.
« Parfois, c’est un seul document, parfois un carton entier d’objets publicitaires. Le but, c’est de sauver un maximum de choses. »
Ce petit trésor est l’un des nombreux objets collectés par les Archives, à l’initiative des Amis du Musée, sur l’usine du Clos Saint-Jean. A l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, un appel avait été lancé aux Bragards qui possèdent documents et objets liés à l’entreprise (époque Cima, IHF, Case, McCormick ou Yto), afin de reconstituer et de conserver l’histoire du site industriel bragard. Une usine qui a employé jusqu’à 3 000 personnes et qui a vu sortir plus de 400 000 tracteurs entre 1951 et 1996.
« Depuis le lancement de la collecte, on a enregistré une cinquantaine de dons ou de prêts de documents et objets en tout genre », se félicite Aurore Darnet. « Parfois, c’est un seul document, parfois un carton entier d’objets publicitaires. Le but, c’est de sauver un maximum de choses. Tout ce qu’on peut conserver, on le prend ! » Comprenez à peu près tout, sauf un véritable tracteur…
« Des photos très intéressantes » déjà collectées
On retrouve ainsi des documents administratifs, des tracts syndicaux, des registres des salaires, la liste de tous les tracteurs sortis de l’usine, des journaux internes, des catalogues de produits… « On a aussi collecté beaucoup de photos très intéressantes de l’intérieur de l’usine dans les années 1950, des différents clubs sportifs de l’entreprise ou du centre d’apprentissage qui existait les premières années », détaille Aurore Darnet.
Du côté des objets, on note de nombreuses maquettes de tracteurs, des objets publicitaires en tout genre (jeux de cartes, décapsuleurs, porte-clés…) ou des vêtements de travail. Avec bien sûr, quelques petites pépites, comme ce “Manuel de régleur”, qui explique au jeune ouvrier comment utiliser sa machine, ou ce parapluie qui date très vraisemblablement de l’époque Yto…
« Conserver la mémoire de ce fleuron de l’industrie »
« Tous les documents et objets qui nous sont donnés ou prêtés sont répertoriés et conservés dans les meilleures conditions possibles », rassure Aurore Darnet. « Et s’il s’agit de documents personnels, on respecte bien entendu les délais de communicabilité. » Les Bragards qui possèderaient des archives liées à l’usine peuvent donc les communiquer aux Archives en toute confiance.
Et tout cela dans quel objectif ? « Conserver la mémoire de ce fleuron de l’industrie », souligne Alain Laurent, membre des Amis du Musée à l’origine de la collecte. « On souhaiterait aussi, à moyen terme, faire une grande exposition pour présenter tous ces objets au public. Et si des étudiants en histoire veulent faire des recherches, c’est une très belle source d’information. » Les Archives ont aussi en projet de recueillir des témoignages oraux d’anciens salariés. Un bon moyen de conserver l’histoire de ce site qui se cherche aujourd’hui un avenir…
P.-J. P.