Cigognes noires : la Haute-Marne n’en a jamais eu autant que cette année
Heureuse nouvelle : la population des cigognes noires se porte plutôt bien en Haute-Marne. Le département compte dix couples cette année, c’est un record.
« Depuis son retour en 1999, la Haute-Marne a été pendant quinze ans à compter deux couples de cigognes noires ». Et puis, à partir de 2014, poursuit Jérôme Bernard, le Monsieur cigogne noire de l’Office national des forêts (ONF), les rangs se sont étoffés « doucement mais sûrement ». Aujourd’hui, sept nids sont situés en forêt publique (le statut très majoritaire du massif en Haute-Marne) et trois, en forêt privée. L’ONF surveille ces dix habitations comme le lait sur le feu, à distance, spécialement du 1er mars au 15 août.
Jamais la Haute-Marne n’avait accueilli en son sein autant de couples de cigognes noires que cette année, « c’est une première ». Pour rappel, le territoire hexagonal en compte au total 120.
La Haute-Marne plaît à la cigogne noire
Alors oui, cette cignogne-là se plaît chez nous. C’est qu’ « à la différence de la cigogne blanche, elle préfère les bois », et tant mieux, ici, ils sont entrecoupés de vallées. Un, parce qu’elle trouve de quoi manger -et Jérôme Bernard nous apprend au passage que les écrevisses font partie de ses menus. Deux, « parce qu’il lui faut des futaies âgées avec de gros arbres ». La cigogne noire aime en effet avoir ses aises dans sa maison : le diamètre de son nid est a minima de 1,50 mètre. Et plus elle l’habite, plus il s’agrandit : de « plus de 45 cm de diamètre supplémentaires ».
Tempérament discret
Jérôme Bernard décrit un animal dont le sexe est difficile à reconnaître à l’œil -c’est à peine si la corpulence du mâle est plus imposante que celle de la femelle, « il y a juste le bec » qui les différencie vraiment. La bête est par ailleurs « assez discrète, elle chante peu ». Chargé de sa surveillance, le spécialiste rappelle que l’ONF est preneur d’informations que les particuliers pourraient avoir sur la cigogne noire.
En tout état de cause, avec des effectifs qui sont un peu plus importants au fil du temps, il souligne qu’ « il est donc possible de permettre à une espèce rare de se développer tout en exploitant la forêt ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr