Cigéo : un nouveau démonstrateur à Vecqueville
Création d’un démonstrateur sur le site Ferry-Capitain, élaboration de différents dossiers d’ordre administratif avant les fouilles archéologiques ou l’acquisition de terrains : l’Andra mène de front plusieurs « chantiers » pendant l’instruction de la demande d’autorisation de construction de Cigéo.
Alors que la demande d’autorisation de construction (DAC) de Cigéo, déposée début 2023, sera instruite pendant cinq années, l’Andra entreprend parallèlement différentes démarches, industrielles et administratives. C’est ainsi qu’ont commencé, en novembre, les essais de son nouveau démonstrateur, également localisé en Haute-Marne.
Après le prototype de funiculaire destiné à descendre les colis de déchets radioactifs, qui avait été mis au banc d’essai dans les locaux des Forges de Froncles, un deuxième démonstrateur se met donc en place sur le site de l’entreprise Ferry-Capitain, à Vecqueville. « Nous avons contractualisé avec un groupe d’entreprises dont une locale, Ferry-Capitain, pour créer un démonstrateur destiné à tester les systèmes d’accostage entre les « hottes de transport » et la porte d’entrée des galeries », explique Patrice Torres, directeur du centre Meuse/Haute-Marne de l’Andra. « L’objectif du démonstrateur est de vérifier les performances des systèmes de confinement en réalisant des essais de qualification de l’étanchéité des hottes MA-VL* et de la façade d’accostage », précise l’agence, au cours d’un point d’étape qui s’est tenu jeudi à Saudron.
Maîtrise foncière
Réalisé à l’échelle 1, ce démonstrateur, financé pour partie par le Groupement d’intérêt public Haute-Marne, est en cours de montage sur le site de Bussy-Vecqueville, où sont fabriquées les pièces métalliques et où le public pourra découvrir ce prototype.
Autres dossiers sur lesquels planche actuellement l’Andra : les demandes d’autorisation de fouilles archéologiques et d’opérations géotechniques, qui seront déposées début 2024, mais également les opérations s’inscrivant dans le cadre de la maîtrise foncière. « Cigéo nécessitera 665 hectares, précise Patrice Torres. Nous disposons à ce jour de 84 % de maîtrise foncière. Il reste une centaine d’hectares à acquérir, par voie amiable ou par procédures d’expropriation. »
Décision « sur le fond »
Ces procédures nécessiteraient 20 mois d’instruction à partir de début 2024, précise l’Andra, qui sait que « certains terrains sont propriété d’opposants au projet », comme la gare de Luméville. Des opposants qui, par ailleurs, attendent, comme l’Andra, la décision « sur le fond » du Conseil d’Etat sur « l’utilité » du projet Cigéo, décision qui pourrait être rendue d’ici à la fin de l’année, alors que la juridiction s’est exprimée fin octobre sur une question prioritaire de constitutionalité.
L. F.
- Moyenne activité, vie longue.
« La présence de l’Andra génère déjà la création d’emplois et de richesses »
Une étude d’impact socioéconomique réalisée par un cabinet vient d’être rendue publique. Elle porte sur des chiffres 2022. L’Andra retient que « sans attendre la création de Cigéo, notre présence génère la création d’emplois et de richesses ». Sur les territoires des deux communautés de communes (bassin de Joinville et Portes de Meuse), le projet de centre de stockage de déchets radioactifs dans le secteur de Bure-Saudron a permis ainsi la création de 725 emplois et généré 64 millions d’euros de retombées. Au total, 938 emplois sont soutenus par l’Andra dans les deux départements, dont 354 emplois directs sur le site du laboratoire.