Cigéo : deux femmes très Energic
La présidente et la directrice d’Energic (association des entreprises potentiellement sous-traitantes du projet Cigéo) ont mis les pieds dans le plat, critiquant les donneurs d’ordres qui les oublient. (JHM du 25 octobre 2016)
Avec près de 150 participants, la 7e édition de la journée “achats” de l’Andra a fait le plein, mercredi 19 octobre à l’Espace technologique du Centre de l’Andra en Meuse / Haute-Marne. L’objectif affiché visait à présenter aux entreprises de la région les besoins de l’Agence en vue des travaux préparatoires de Cigéo. Dans plusieurs ateliers mis en place l’après-midi, l’organisateur avait prévu des focus sur les marchés futurs accessibles à la centaine d’entreprises locales représentées.
Deux femmes ont créé l’événement quasiment dès l’ouverture de l’événement dans la matinée : Virginie Morel, présidente de l’association Energic ST, et Florence Hutin Obara, directrice de celle-ci.
On connaît depuis longtemps en Haute-Marne la pertinence des points de vue de Virginie Morel et sa louable méconnaissance de la langue de bois. Elle a donc dit sans ambages ce qu’elle avait à dire : du fort courtois à l’endroit des responsables des achats de l’Andra, de fort désagréable et tout aussi argumenté vers les fournisseurs de premier rang de l’Agence. Pour faire court : les grosses entreprises qui vendent des produits ou services à l’Andra ne font pas assez appel aux compétences et savoir-faire locaux et régionaux. Virginie Morel les a sermonnées : «vous engagez-vous, vous, pour le territoire ? Ce n’est pas le cas». Elle les a alors menacées de communiquer à l’avenir «sur leurs choix incohérents».
Florence Hutin Obara, sa directrice, a alors enfoncé le clou : se déclarant «admirative pour l’Andra», elle évoquait «sa déception et son amertume avec les fournisseurs de rang 1 […] Le projet se fera avec les entreprises locales de manière incontournable. Ce sera le projet AUSSI des Meusiens et des Haut-Marnais».
Le ton était donné pour la journée, d’autant que la directrice d’Energic qualifiait 2015 «de mauvaise année par rapport aux deux précédentes».
Tout en rondeurs dans le propos, Pierrick Jaulin, directeur des achats de l’Andra, détendait l’atmosphère. Il rappelait bien que «la préférence locale est interdite par les textes» et tout le monde entendait le MAIS… qu’il ne prononçait pas en évoquant le «marketing» nécessaire pour «attirer l’intérêt des entreprises du coin. […] Il faut allotir pour coller aux réalités du terrain, fournir de la visibilité sur la programmation de nos achats. […] Il nous faut mettre les entreprises locales dans les meilleures conditions possible pour déposer une offre». Naturellement, il parlait de l’Andra. Mais tous les fournisseurs de rang 1 présents ont aussi deviné que les conseils s’adressaient à eux…