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Cigéo : atout ou handicap pour le territoire ?

La question de Cigéo, qui engage l’avenir du département, a été posée aux candidats aux législatives dans la deuxième circonscription de Haute-Marne.

L’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pourrait déposer dans le courant de l’année sa demande d’autorisation de création de Cigéo, projet qui vise à stocker en zone géologique profonde les déchets produits par les centrales nucléaires en France. Ce gros projet industriel national s’accompagne de la mise en œuvre d’un PDT (projet de développement du territoire) avec, à la clé, des investissements importants. Alors, Cigéo, atout ou handicap pour la Haute-Marne ? Les candidats dans la 2e circonscription, qui se sont prêtés à l’exercice, répondent. Toujours une même contrainte : s’exprimer en 800 signes.

Contacté comme les autres candidats, François Cornut-Gentille, le député sortant, n’a pas répondu à notre sollicitation.

Justin Prum (Lutte ouvrière) :

« Dans une société où règne la loi du profit à court terme, un tel site ne peut que provoquer l’inquiétude légitime de la population et des travailleurs. Comment faire confiance dans les promesses de sécurité des gestionnaires de Cigéo, alors que plusieurs accidents dont certains mortels se sont déjà produits lors de la construction des galeries ? Les opposants au projet se sont directement retrouvés en butte à la gendarmerie. Les pouvoirs publics, Andra et EDF, sous les gouvernements successifs de gauche comme de droite, ont toujours organisé l’opacité pour passer outre ces oppositions. Alors, pour le nucléaire comme pour le reste de la société, il nous faudra imposer par la lutte que les travailleurs contrôlent directement ces activités et arbitrent eux-mêmes de leur utilité sociale. »

Ingrid Viot (Nupes) :

« Non seulement Cigéo n’est pas un atout pour le développement de quelque département que ce soit, mais il comporte des aspects qui peuvent s’avérer contre productifs à toutes les étapes de sa réalisation. A court terme, il accapare des surfaces foncières telles que des kilomètres carrés d’activités agricoles et forestières seront réduites à néant. A moyen terme, les infrastructures routières et ferroviaires nécessaires à la conduite du chantier vont saccager le paysage sur plusieurs générations. Dans une période où le réchauffement climatique fait peser un risque croissant sur la ressource en eau, les besoins titanesques pour le bétonnage de Cigéo sont à eux seuls une injure envers un avenir durable. Enfin le risque d’accident nucléaire majeur reste entier, malgré le scénario trompeusement optimiste des promoteurs de Cigéo. »

Déborah Daval (Ensemble) :

« Choisi en 1998 par Lionel Jospin, le site de Bure retenu dans le cadre du projet Cigeo suscite légitimement de nombreuses interrogations. Méfiante, a priori, envers le nucléaire, instruite par les terribles précédents de Tchernobyl et de Fukushima, indignée par le projet Unitech, il m’apparaît néanmoins que le choix de l’atome reste, actuellement, la moins mauvaise des solutions, car elle répond à la triple nécessité de la souveraineté énergétique, d’une énergie décarbonée, d’une transition assumée vers le renouvelable. Dans cette perspective, à condition d’assurer une nécessaire réversibilité des déchets à longue vie et haute activité, une transparence totale sur la sécurité du site et des techniques de récupération, un fléchage intelligent des aides du GIP, je ne m’oppose pas à la poursuite des recherches menées au sein du laboratoire de Bure. »

Laurence Robert-Dehault (rassemblement national) :

« Le RN a toujours gardé une position constante et plébiscité les énergies sans (ou faible) empreinte carbone. Le nucléaire en fait partie même si le risque zéro n’existe pas. A ce jour CIGEO (Centre Industriel de Stockage Géologique ) est la seule alternative pour le stockage des déchets radioactifs à haute et moyenne activité. Je serai très vigilante à vos côtés pour que, avec l’évolution de la science, la transparence soit aussi respectée sur ce sujet, dans l’intérêt de tout notre territoire. Nous sommes défavorables à la prolifération des éoliennes nuisibles pour le bétail et l’être humain et qui laissent une empreinte carbone conséquente (et coûtent 5 milliards de subventions versées). Nous sommes en revanche pour le développement de l’énergie hydrogène respectueuse de l’environnement. »

Philippe Novac (divers droite) :

« Je pense qu’il faut avoir une vision mondiale de la question. Chacun a son idée mais surtout faisons confiance à nos jeunes. Ce sont nos enfants ils sont les meilleurs ingénieurs et chercheurs au monde. Ecoutez-les. »

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