“Des lendemains qui chantent”, d’Alexia Stresi
Actrice, scénariste et romancière, cette Nantaise finaliste du prix Goncourt pour son premier roman “Looping” paru en 2017, retrace aujourd’hui l’épopée d’un ténor à la voix d’exception, de celles qu’on ne découvre qu’une ou deux fois par siècle et qui ne s’oublient pas.
Nous sommes en 1935. Tout Paris court à l’Opéra-Comique pour écouter le Rigoletto de Verdi et applaudir la machinerie des décors qui est, paraît-il, « prodigieuse ». Le directeur du théâtre espère un franc succès qui redorera les finances d’un théâtre à l’avenir compromis. Surprise ! Ce n’est pas le baryton engagé pour le rôle-titre que le public applaudit mais un jeune ténor débutant recommandé par Mlle Renoult, une préparatrice de rôles réputée. Un illustre inconnu auquel on a confié un rôle secondaire emporte l’enthousiasme des spectateurs qui lui font une ovation.
« Un événement rare, totalement imprévisible et pourtant écrit, la naissance d’une vedette. »Retour au village de San Giorgio en 1912 dans la province de Naples pour retracer l’histoire d’un jeune orphelin nommé Elio Leone, né dans la misère et dont le destin malchanceux va être corrigé par des rencontres providentielles et un talent exceptionnel : une voix unique. Un médecin puis un prêtre et une prof de chant Mlle Renoult vont l’aider à accéder à la notoriété.
Alexia Stresi nous fait suivre d’abord en alternance des épisodes de son enfance puis son ascension musicale… mais le succès ne suffit pas à combler les cicatrices laissées par son enfance. C’est d’amour dont il a besoin. Survient la guerre de 1940 qui met en suspens sa carrière puis une femme infidèle et tout s’écroule…
Va-t-il s’en relever et comment ? Un récit vibrant, rythmé, surprenant jusqu’au bout, qui se déroule à Paris, Nantes, Naples, Bordeaux Haïti, au fil des pérégrinations du héros dans un contexte historique intéressant où l’on assiste à la montée du fascisme, à la façon dont ils s’appropriaient tout le monde artistique. Une ode enfin à la période musicale du Bel Canto qui vaut au lecteur de très belles pages sur les opéras de Verdi.
De notre correspondante Françoise Ramillon