Christophe Rémy : singulier et pluriel
Le parcours artistique de Christophe Rémy, auteur-interprète chaumontais, est singulier. Pluriel aussi depuis sa rencontre avec le musicien Vincent Bardin. Retour sur une belle aventure qui ne fait que commencer.
Christophe Rémy a toujours écrit. «Je suis fils unique. Pour occuper mes moments de solitude, je bricolais des textes comme beaucoup de gamins», se souvient-il.
Christophe a continué. Sans jamais vraiment oser partager ses versets poétiques. Jusqu’au jour où Vincent Bardin lui met le pied à l’étrier. Suivra une première prestation publique dans le cadre du projet «Acompte d’auteurs», porté par le musicien chaumontais. Après deux années d’ateliers riches en rencontres, en partage, Christophe Rémy sort de sa réserve. Enfin ! «Je m’y suis mis à 40 ans. Je ne voulais pas être un chanteur du dimanche. Ca n’a rien de prétentieux ! Je voulais juste avoir suffisamment de matière.»
Trousseur de mots
L’écriture de Christophe Rémy est autobiographique. «Ce sont mes tranches de vie avec un peu de distance quand même. J’aime ce travail d’écriture. Le fait de trouver un angle pour aborder un sujet de façon originale», assure-t-il. Et ses textes sont joliment troussés. Comme les femmes qu’il dépeint, inépuisable source d’inspiration. «Il y a des chansons qui marchent vraiment bien en public. Les petites chattes bottées, par exemple. C’est le théâtre de la rue. On s’assoit à la terrasse d’un café, on regarde ce qui passe et on invente une histoire. Nous sommes tous des mateurs (rire) !» Dans un autre registre, il y a Les pâtes à l’alphabet. «Un souvenir d’enfance quand on allait piocher des lettres dans sa soupe pour former des mots. On a tous fait ça.» Le thème peut sembler léger, pourtant la part de l’enfance, profonde, n’est jamais loin.
«Grâce aux mots, on accroche quelques fleurs, même sur un sujet grave», souligne le prof de philo du lycée agricole pour qui «une bonne chanson n’en dit pas trop. C’est l’auditeur qui la finira avec sa propre sensibilité. Bashung était très fort pour ça. Tout en suggestion», estime le Chaumontais, plus proche de Claude Nougaro – la référence absolue – que de Vincent Delerm.
Paroles et musiques
«Je ne veux surtout pas que nous soyons étiquetés «chansons à textes». Il faut que ça swingue. Que le texte et la musique ne fassent qu’un.»
Pour parvenir à ce point d’équilibre, Christophe Rémy peut compter sur Vincent Bardin – «celui qui m’a fait prendre confiance en moi» – et sur la fine fleur des musiciens d’ici. «Sylvain Bertoni, Pierre Inza, Mathilde et Marc Simonnot, Didier Alemany et son extraordinaire culture musicale.»
Un brassage de talents et de générations unis dans la composition musicale. Et cette rencontre entre le texte et les musiciens, Christophe Rémy la vit toujours intensément. «Humainement, ce projet est très riche. L’intimité dans la relation entre nous est magnifique.»
Et la scène dans tout ça ? «C’est le partage des émotions. Un truc magique quand on sent qu’une chanson passe bien, quand on a une belle qualité d’écoute», assure-t-il.
Totalement décomplexé, Christophe Rémy sème ses mots. En toute sincérité.