Chiens de chasse : suspicion de cas de maladie d’Aujeszky en Haute-Marne
Plusieurs cas de maladie d’Aujeszky sont suspectés pour des chiens de chasse en Haute-Marne et à la lisère de l’Aube. De nombreuses questions se posent et notamment : la vaccination des chiens est-elle efficace ?
Après la mort de plusieurs chiens, en 2021, dans l’Aube et en Haute-Marne des suites de la maladie d’Aujeszky, la terreur s’était emparée des chasseurs. Ceux-ci craignaient pour la vie de leurs chiens. Car cette maladie, surnommée « pseudo-rage », a des conséquences rapides et inéluctables pour les canidés contaminés.
Les chiens attrapent la maladie d’Aujeszky par le biais d’un contact avec un sanglier, en léchant une plaie et notamment les viscères. Des troubles d’ordre neurologique surviennent dans les jours qui suivent : l’euthanasie est la seule issue pour soulager l’animal infecté. En Haute-Marne comme dans l’Aube, des campagnes de vaccination ont été lancées au moment de l’ouverture en lien avec les cabinets vétérinaires et associations de chiens de recherche au sang (l’Unucr en Haute-Marne).
Nouvelles suspicions
Mais en ce début d’année 2022, le monde de la chasse est de nouveau sur le qui-vive, en Haute-Marne et dans l’Aube. Plusieurs chiens auraient péri des suites d’une maladie ressemblant fortement à Aujeszky. Directrice de la Fédération des chasseurs de la Haute-Marne, Charlette Chandosné confirmait avoir entendu parler de plusieurs cas potentiels. « Dont l’un du côté de Colombey concernant deux chiens, mais aussi à la lisière de l’Aube et de la Haute-Marne », indiquait-elle. Des analyses sont en cours pour confirmer que les chiens sont effectivement morts de cette maladie. « Nous attendons les retours. Nous invitons aussi tous les chasseurs qui auraient été concernés ou qui auraient des suspicions à nous contacter pour faire circuler les informations », reprend l’interlocutrice.
Une étude dans l’Aube
Un terrible doute plane encore : le vaccin est-il efficace ? Rien n’est certain à 100 % puisque celui-ci était initialement destiné aux porcs d’élevage et donc expérimental pour les chiens. Dans l’Aube, une étude nationale a été lancée courant novembre en lien avec la Fédération des chasseurs de l’Aube. Plusieurs cas de chiens ayant dû être euthanasiés ont été observés fin 2019 et en 2020.
Quelque 160 chiens chassant sur le secteur du Chaourçois et 280 sangliers sont suivis de près pour cette étude. Les chiens doivent se conformer à quatre prises de sang par an afin de mesurer le taux d’anticorps et leur état de santé général. Les sangliers font aussi l’objet d’analyses régulières. L’objectif est de suivre la circulation de cette maladie et ses conséquences. Des données qui devraient aussi donner des indications sur l’efficacité du vaccin.
En attendant d’en savoir plus, la prudence reste de mise pour les chiens : ceux-ci ne doivent pas mordre les sangliers abattus ni lécher le sang sous peine de courir un risque.
Sylvie C. Staniszewski