Chiens dans les espaces verts : Toutou partout ?
Animaux. Jadis majoritaires parmi les animaux de compagnies, les chiens, même détrônés par les chats, demeurent très nombreux dans les familles. Sept millions d’amis qui ne sont pas les bienvenus partout et dont les déjections restent une problème majeur à Chaumont.
Ramasser les déjections de son chien, c’est, enfin !, devenu un geste presque naturel. Pas partout cependant, puisque les espaces verts de la ville continuent d’être quotidiennement souillés. La bataille n’est pas perdue, mais la mairie reconnaît que la lutte est presque vaine : « C’est très difficile de faire changer ce comportement », estime Cédric Foulon, référent parcs et espaces publics de la Ville, qui voit chaque jour « des massifs, des squares, complètement pollués par les déjections canines ».
Ramasser les crottes laissées dans l’herbe ? Bien des maîtres n’en voient pas l’utilité ayant le sentiment que globalement “ça fait de l’engrais”. Non seulement c’est faux, mais c’est surtout très sale, et que les zones soient enherbées ou pas, les excréments canins polluent terriblement. « Ils creusent toujours un peu la terre et font des ravages », se plaint encore Cédric Foulon, avant d’expliquer que « désormais les pelouses qui auront été souillées ne seront plus tondues, à l’instar des squares où on a remarqué que les gens ne ramassaient rien ».
Au square Boulingrin, les panneaux municipaux incitatifs ont mauvaise mine, presque abandonnés à leur sort inutile. Pourtant, une très sérieuse étude parue en 2022 fait un bilan préoccupant de l’impact des déjections dans la nature. « Les chiens excrètent moyenne annuelle 11 kg d’azote par hectare et 5 kg de phosphore », selon l’étude qui précise que ces niveaux sont très similaires à la pollution agricole et industrielle, avec respectivement 5 kg à 25 kg d’azote par hectare.
Les chiens, mais surtout leurs maîtres négligents, participent donc à la détérioration de notre environnement.
Depuis le 15 avril, la réglementation s’est durcie concernant la libre divagation des chiens en forêts. Obligatoirement tenus en laisse en ville, ils étaient déjà en semi-liberté, interdits en dehors des sentiers forestiers. L’interdiction, très ancienne, vise la protection des espèces sauvages que les chiens peuvent déloger, chasser voire dévorer durant la période printanière qui est aussi celle de la reproduction de la faune sylvestre.
Désormais, laisser son chien sortir du sentier boisé d’ici au 30 juin est passible de 750 € d’amende. À laquelle peut s’ajouter celle pour avoir laissé derrière soi les déjections de l’animal. Cher, très cher Toutou !
Renaud Busenhard