Chez l’Pierre, les cochons vivent en plein air
Depuis cinq ans qu’il a lancé son activité d’élevage de porcs de plein air à Maranville, Chez l’Pierre, Samuel Aubry n’a cessé de la développer.
Les jeunes porcs coulent des jours heureux. Lorsqu’ils aperçoivent Samuel Aubry, ils approchent timidement mais avec une curiosité évidente. « Le matin, quand c’est l’heure de manger, ils arrivent bien plus vite », sourit l’éleveur. Ce dernier s’est lancé dans l’aventure il y a cinq ans. « Mon papa avait 65 ha et a arrêté l’exploitation. J’ai cherché une activité pour la pérenniser et surtout un atelier où je puisse tout maîtriser de A à Z », détaille-t-il.
Après avoir un temps travaillé dans les travaux publics, il s’est reconverti et réalise la culture qui lui permet de nourrir ses 200 porcs charcutiers (avec du blé, de l’orge des pois) et les quinze truies servant à la reproduction. De la naissance jusqu’à leur départ de Chez l’Pierre pour l’abattoir de Chaumont, les cochons vivent en plein air. Soit dix mois passés dans l’herbe, avec leurs congénères et beaucoup d’espace. « Ils ont des cabanes pour s’abriter : elles leur servent surtout en hiver. Ils ont aussi des zones d’ombre et une bonne partie des parcs ont une zone boisée où ils aiment être en été. »
Trois salariés Chez l’Pierre
Ce plein air intégral est profitable aux animaux qui grossissent jusqu’à atteindre 130 ou 140 kg. Samuel Aubry réalise un croisement entre des truies de race « large white landrace » et un verrat « Duroc pietrain ». Juste avant la naissance, les futures mamans sont ramenées derrière le bâtiment abritant la boutique. On peut d’ailleurs observer les porcelets de quelques jours de la baie vitrée au fond de la boucherie !
Depuis son installation, Samuel Aubry n’a cessé d’innover et de développer son activité. Il emploie désormais trois personnes, dont un boucher et un apprenti en BTS au lycée agricole de Choignes pour la partie élevage. Florie Devilliers, qui a a connu quelques déboires avec l’élevage de canards à la ferme d’Orchamps, à Richebourg, depuis les risques de grippe aviaire, est sa dernière recrue et pourrait lui permettre de développer la fabrication de terrines. Un savoir-faire dans les cordes de la jeune femme.
Les bénéfices du plein air
Les avantages de ce mode d’élevage en extérieur sont multiples. Le bien-être animal arrive en tête des motivations, mais il ne faut pas oublier le goût de la viande. « Les cochons mangent de l’herbe, ils ne se mordent pas la queue entre eux puisqu’ils ont de l’espace et ils ont des muscles puisqu’ils bougent. » Les fibres que l’on trouve dans les muscles font toute la différence fans l’assiette.
Ce choix de l’extérieur apporte aussi son lot de contraintes. Notamment en hiver, lorsqu’il gèle très fort et qu’il faut briser la glace de tous les abreuvoirs… Du fait qu’il n’y a pas de point d’eau sur place, il faut aussi faire la navette pour l’acheminer jusqu’aux animaux.
Pour autant, Samuel Aubry ne regrette pas son choix et profite des retours des consommateurs, sur place ou croisés lors des marchés du terroir ou au marché de Chaumont.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr
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