Chez les Simon, « l’escrime a soudé la famille »
LE SPORT, UNE HISTOIRE DE FAMILLE (épisode 1 : les escrimeurs de la famille Simon). Alors que le forum Associativa se tiendra samedi 3 septembre, dans l’ancien Décathlon, jhm quotidien revient sur ces familles bragardes indissociables de leur club sportif. Première rencontre, aujourd’hui, avec les escrimeurs de la famille Simon.
« J’ai commencé l’escrime petite, vers l’âge de 6 ans, avec M. Carlin, qui était tailleur et prévôt d’armes. Puis j’ai continué à l’UJB, jusqu’à mon titre de championne de France universitaire », se souvient Marie-Christine Simon. Figure incontournable de l’UJB Escrime, elle a rapidement transmis le virus à presque toute sa famille.
L’escrime dès la maternelle
Si son mari Olivier n’a pratiqué que pendant un an, en scolaire, avant d’arrêter faute de compétition, ses trois enfants se sont lancés à ses côtés. « Quand Emmanuel (l’aîné, Ndlr) est entré à la maternelle, sa maîtresse, Mme Chevalme, lui a fait faire de l’escrime. Ça a commencé comme ça. Et tout naturellement, les autres, Caroline (la cadette, Ndlr) et Vincent (le benjamin, Ndlr), ont suivi. »
Pas vraiment le choix, donc, mais pas vraiment l’envie non plus de faire autre chose. « Vous m’aviez collée à la gym avant, mais c’était une catastrophe ! », se souvient Caroline. « Et comme beaucoup de nos copains faisaient aussi de l’escrime, il y avait une vraie dynamique de groupe qui ne nous donnait pas envie d’aller voir ailleurs. »
« Pour moi, les plus gros enjeux, c’était contre mes frères. C’est là que je donnais tout ! »
Et dès lors, l’escrime est devenue le noyau de la famille. « On était dans les stages ensemble, on passait tous nos week-ends ensemble… Comme on est très proche en âge (les trois enfants ont aujourd’hui, 32, 33 et 35 ans, Ndlr), on était dans les mêmes compétitions. On était tout le temps ensemble. Et ça nous a soudés », souligne Caroline.
Ensemble également lors des entraînements. « On a toujours tiré les uns contre les autres », note Emmanuel. Et dans la salle d’armes de l’UJB, pas question de se faire des fleurs parce qu’on est frères et sœur. « On a toujours été des compétiteurs, donc on n’avait pas envie de perdre ! Pour moi, les plus gros enjeux, c’était contre mes frères. C’est là que je donnais tout ! », confie Caroline.
« Faire ça en famille, ça m’a poussé à aller plus loin »
Une saine émulation qui les a tous portés au très haut niveau : des médailles dans de nombreuses compétitions, des titres de champions de France en pagaille, par équipe et en individuel, et même des couronnes européenne et mondiale pour Vincent. « Le fait de faire ça en famille, ça m’a poussé à aller plus loin. Sans eux, sans leur soutien, ce n’est pas possible », affirme le champion bragard.
Et si la vie a conduit les trois enfants en région parisienne, l’escrime n’est jamais bien loin. « J’avais arrêté, mais ça manque d’aller mettre quelques touches sur une piste », confie Emmanuel, qui s’est finalement inscrit au club d’Issy-les-Moulineaux… comme Caroline et Vincent ! Quand on a ça dans les gènes…
P.-J. P.