Chevauchée r(ê)volutionnaire avec Catherine Boskowitz
Samedi 19 août, c’est une chevauchée à travers le monde et les époques, que l’exposition nommée “le cheval de Toussaint Louverture” de Catherine Boskowitz est venue initier. Une chevauchée essentiellement axée sur le thème de la r(ê)volution à laquelle est venue participer une trentaine de personnes sur le site Le Chameau à Châteauvillain ; et qui se poursuit sur les murs de l’Expédition.
« Je suis une metteuse en scène qui voyage beaucoup » se présente l’artiste qui de ce fait est le « témoin de nombreux évènements sociaux et politiques qui ont secoué la planète ces vingt dernières années ». Depuis, elle s’est attachée « à questionner l’époque contemporaine sur l’engagement ». Ce qui nourrit cette exposition pour laquelle l’autrice a travaillé sur des photos prises en Algérie et à partir de notes inspirées de ce voyage. Un voyage visant à rechercher les gens ayant participé au Hirak, mouvement révolutionnaire qui a eu lieu du 22 février 2019 à novembre 2020 dans toutes les rues de ce pays. Car, il est bien question de r(ê)volution dans cette exposition que se présente comme « un livre mural avec des photos qui sont des montages et qui sont des invitations au voyage ». Un “livre mural” composé de seize chapitres, ou plutôt stations, qui ont été encollées sur le mur du bâtiment de l’Expédition qui accueille encore actuellement l’exposition d’art contemporain de la Laurentine. Et non loin de là, se trouve le cheval de Toussaint l’Ouverture.
« Toussaint Louverture était le meneur de la révolution Haïtienne en 1791. Car oui, il y a eu deux révolutions en France, une que l’on connaît bien et une dont on parle peu. Aussi j’ai trouvé intéressant de faire revenir Toussaint Louverture dans le débat ». Effectivement, de 1791 à aujourd’hui, le cheval de Toussaint Louverture (qui se nommé Bel-Argent) a traversé bien des révolutions. « Depuis le cheval cavale de révolution en révolution (…) et débarque en Algérie. Et c’est lui qui m’a guidé à travers ses yeux. »
“Le monologue du cheval”
A l’occasion du démarrage de cette exposition qui a eu lieu samedi 19 août en fin de journée sur le site Le Chameau, les visiteurs ont été invités à se rendre à l’ombre du grand séquoia, à proximité de l’exposition pour assister à la lecture du “Monologue du cheval”, écrit par Catherine Boskowitz, et lu par le comédien Marcel Mankita. Un récit qui raconte l’histoire du monde sous le prisme de ce cheval qui appartenait à un ancien esclave affranchi et qui est devenu général d’une armée d’esclaves révolutionnaires. Malheureusement son cavalier nommé Toussaint Louverture fut déporté par Napoléon au Fort du Joux dans le Jura où il mourut. Ayant accompagné ce héros de l’indépendance sur toutes ses batailles, le cheval décide alors, à ce moment-là, de partir galoper vers d’autres révolutions. Et c’est ainsi que le comédien a emmené son auditoire au quatre coins du globe, au travers de nombreuses insurrections anciennes et plus récentes
Une artiste qui est déjà venue et qui reviendra
L’artiste était déjà venue l’année dernière, au mois de mai, à Châteauvillain pour rencontrer et converser avec le public dans le cadre de ce projet artistique qui aboutira sur l’écriture d’une pièce qui devrait s’intituler “la dernière émission”. Bien entendu cette pièce traitera du thème des r(ê)volutions. Thème pour lequel elle était venue recueillir les réflexions des habitants du secteur qui lui ont par la suite permis de nourrir son travail préparatoire. Aussi, sera-t-elle amenée à revenir pour présenter l’aboutissement de ce travail qui s’effectue en plusieurs étapes.
De notre correspondante Catherine Jeanson