Chercher les parades – L’édito de Christophe Bonnefoy
« Les enseignants ne sont pas seuls ». Ainsi s’exprimait ce vendredi Nicole Belloubet, la ministre de l’Education. Une fois qu’on a dit cela, on n’a en fait pas dit grand-chose. Comme il n’y a pas d’amour, mais uniquement des preuves d’amour, en matière de sécurité il n’y a que l’absence… d’insécurité qui fait foi. Pas les intentions.
Ces derniers jours ont montré à quel point l’Ecole pouvait être vulnérable. On en avait déjà eu la preuve dans un proche passé, particulièrement lors d’attaques terroristes meurtrières visant des professeurs. Les affaires de piratage des ENT, s’ils n’ont pour le coup fort heureusement mis en lumière que des failles techniques, ont aussi de quoi inquiéter. Comme si la fameuse insécurité – parlons même de violences parfois mal contenues – ne se contentait pas de s’exprimer qu’entre les murs des établissements. La preuve avec ces “agressions” numériques, qu’elles aient pour conséquence le blocage de tout un système d’échange entre élèves et professeurs, ou via les réseaux sociaux menacent l’intégrité d’un proviseur, d’un prof, voire d’un jeune scolarisé. De faits internes, on passe aux dangers arrivant tout droit de l’extérieur.
Face à cette violence effective ou moins directe, la parade est visiblement compliquée à trouver. Et si le sujet de ces menaces difficiles à parer devient si central, c’est qu’on n’a d’évidence pas su le gérer à temps. Le fameux “prévenir, plutôt qu’avoir à guérir”, qui prend tout son sens ici.
D’autres pays se sont déjà trouvés confrontés à ce type de problèmes. Aux Etats-Unis, par exemple, le détecteur de métaux à l’entrée de l’école n’a plus rien de surprenant. On n’ose penser qu’ici, chez nous, on devra en arriver à adopter une telle approche. Contre toute logique, on en est pourtant actuellement à, de facto, plus parler des dangers que des savoirs.
c.bonnefoy@jhm.fr