Cherche buteur désespérément
Pour ne pas avoir pu ou su inscrire le moindre but, les Français ont souffert jusqu’au bout, mardi, face aux “frères ennemis” venus de Suisse (0-0). Raymond Domenech a jusqu’à dimanche pour trouver un buteur…
“Cherche buteur, libre de suite, adroit des deux pieds, bon dans le jeu aérien, forte tête s’abstenir.” Telle pourrait être l’annonce que Raymond Domenech, le sélectionneur des Bleus pourrait diffuser au lendemain du match nul de ses joueurs face à la Suisse. Mardi, dans la fournaise du Stade de Suttgart, Zinédine Zidane et ses partenaires ont donné la désagréable impression qu’ils auraient pu jouer toute la nuit sans pour autant parvenir à tromper Zuberbülher. Une chose est sûre, si les Tricolores n’ont pas marqué, les média n’y sont pour rien !
L’attaque montrée du doigt
Avant le match face à la Suisse, Raymond Domenech laissait entendre que certains médias ne faisaient pas correctement leur travail. Cette fois, ce sont ses joueurs qui ont manqué à leur devoir. Alors que le sélectionneur des Bleus s’entêtait à dire que ses troupes seraient prêtes le jour J, force est de constater que les Tricolores n’ont pas vrai- ment été au rendez-vous. Après ce nouveau résultat nul face aux Helvètes, l’attaque française est montrée du doigt et en particulier Thierry Henry, souvent décisif avec Arsenal et muet mardi. La chaleur, l’adversaire, quelques mauvais choix, les arguments du “Gunners” ne manquent pas pour tenter de justifier cette inefficacité offensive. Attention, Thierry Henry ne doit pas pour autant être le bouc émissaire. Si les Bleus n’ont pas marqué, c’est la “faute” de toute l’équipe, comme l’explique le Tricolore : «Prenez l’équipe de Corée, ils attaquent tous ensemble et ils défendent tous ensemble. Le football est un sport d’équipe et les Coréens l’ont bien compris.»
Il faut tirer de loin
Est-ce à dire que les Bleus n’ont pas joué en équipe ? Ils ont sur- tout joué par périodes, à l’image de Franck Ribéry, dont le baptême du feu a été difficile ou de Sylvain Wiltord, bien en deçà de ce qu’il fait sous le maillot de Lyon. A tout cela, il convient d’ajouter le fait que les joueurs de l’équipe de France, face à une équipe suisse bien regroupée, n’ont pas assez tenter leur chance de loin. Thierry Henry en convient aisément : «Cela permet de débloquer une situation, on l’a bien vu sur plusieurs matches depuis le début de la Coupe du Monde. Ceux qui jouent au milieu doivent le faire car ils ont plus de temps. Chez nous, ce n’est pas le cas et, c’est vrai, c’est une arme en moins.»
Des points positifs
Tout n’a heureusement pas été négatif mardi. Zinédine Zidane, malgré ses 34 ans et une forte chaleur, a montré qu’il était au point physiquement. Il a énormément galopé, il a beaucoup tenté même si cela n’a pas été suivi d’effets. Il en est de même de Claude Makelele, l’homme aux trois poumons des Bleus et de Patrick Vieira, bien meilleur que lors des matches de préparation. Quant au secteur défensif, bien que malmené sur les coups de pieds arrêtés des Suisses, il a tenu le coup à l’image de Fabien Barthez, chanceux en première période mais décisif en seconde. Critiqué, celui que Raymond Domenech a nommé gardien N°1 alors que Grégory Coupet pou- vait postuler à ce rôle, a attendu son heure pour répondre. Le “divin chauve” a mis son poing (ou plutôt son gant) dans sa poche et est passé aux actes.
Si les Bleus sont encore en cour- se pour la qualification, ils le doi- vent en grande partie au Marseillais. Il faut désormais espérer que Fabien Barthez soit au top encore deux matches et que les Bleus retrouvent le chemin des filets. Ils ont peu de temps pour rectifier le tir et trou- ver les bonnes solutions. In der arbeit und schnell ! (Au travail et vite !)
Reportage en Allemagne : Yves Tainturier