Cher pouvoir d’achat – L’édito de Christophe Bonnefoy
Vous l’aviez (un peu) oublié ? Il va très vite se rappeler à votre bon souvenir. C’est déjà le cas d’ailleurs. Quoi, le virus ? La crise du Covid a retenu toute l’attention des Français depuis début 2020. On irait presque jusqu’à dire qu’il n’a quasiment laissé aucune place aux autres problèmes du quotidien.
Alors quoi ? Qu’aurions-nous mis de côté, qui pourrait subitement revenir en force ? Le pouvoir d’achat, bien sûr. Ce fameux pouvoir d’achat, dont on nous dit qu’il n’a cessé de progresser depuis des années. C’est peut-être vrai. En tout cas si l’on se base sur les calculs des instituts divers et variés. Ce qui est surtout réel, ou ressenti comme tel, est beaucoup plus factuel. Beaucoup plus impactant : les fins de mois sont difficiles. Le pouvoir d’achat ? Le pouvoir, surtout, d’apprendre à serrer son budget, encore un peu plus qu’avant.
De la même manière qu’on nous vante cette belle évolution du pouvoir d’achat, on nous dit, aussi, que les Français n’ont jamais autant épargné. Où ? Quoi ? Comment ? Les Français les plus modestes aimeraient sans doute qu’on leur donne la recette magique.
Toujours est-il que les prix s’envolent. Chaque jour nous en fournit l’exemple. Le carburant ? Le sans plomb 98 s’amuse à tourner autour de 1,60 euro. On connaît une époque où des prix sensiblement identiques avaient attisé la colère. Le fuel ? Notre article de ce jour pointe une hausse de 28 % en un an. Que dire de certaines denrées alimentaires, qui plombent elles aussi, d’une certaine manière, les porte-monnaie ?
Une chose est sûre, et là, pas besoin de calcul savant : parmi bien d’autres sujets, le pouvoir d’achat sera l’un des thèmes, sinon majeur, en tout cas important, de la prochaine campagne présidentielle. Le “quoi qu’il en coûte” du président de la République peut revêtir divers sens, selon les situations. Mais Emmanuel Macron n’avait peut-être pas forcément pensé à celui-là.