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Chaumont : Les demandeurs d’emploi se raréfient

Le secteur de l’industrie, comme beaucoup d’autres, souffre de ce manque de main d’œuvre, comme ici chez Gillet Group. Photo d’archives.

Le marché du travail, sur le secteur centre de la Haute-Marne, connaît une situation tellement inédite que les demandeurs d’emploi sont de moins en moins nombreux. Les entreprises ont des besoins si forts, dans tous les domaines, qu’elles sont obligées de s’adapter.

A Chaumont et dans tout le secteur centre de la Haute-Marne, la situation du marché du travail est complétement inédite. A Pôle Emploi, on n’a jamais connu cela, même en 2008 quand tout allait bien de ce côté. Les demandeurs d’emploi se font de plus en plus rares. Entre décembre 2019 et décembre 2021, les demandeurs d’emploi toutes catégories ont baissé de 9.8% à l’agence de Chaumont, et de 11.7% entre décembre 2020 et décembre 2021. La catégorie A, soit les personnes qui n’ont pas du tout travaillé, a baissé de 19.4% entre décembre 2020 et décembre 2021. Des chiffres incroyables pour cette agence qui a connu la plus grosse baisse de l’Aube et de la Haute-Marne réunies.

Pourtant, les offres existent dans tous les secteurs d’activité. Les entreprises ont d’ailleurs tellement de besoins en main d’œuvre que les gens sont souvent captés avant même d’être inscrits en tant que demandeurs d’emploi. « Je ne compte plus ceux qui ne viennent pas ou qui annulent leur rendez-vous de finalisation d’inscription parce qu’ils ont déjà trouvé du travail », constate Emmanuel Jacob, directeur de Pôle Emploi.

350 à 400 offres quotidiennement

En règle générale, lorsqu’une personne fait sa pré-inscription en ligne sur Pôle Emploi, un rendez-vous physique a ensuite lieu dans les trois semaines pour finaliser l’inscription. « On essaie de réduire les délais », explique Emmanuel Jacob. Car, finalement, le fait que les demandeurs d’emploi retrouvent vite un travail ne leur permet pas de mener une réelle réflexion sur ce qu’ils souhaitent faire ensuite. En voyant au moins une fois un conseiller, ils peuvent commencer à la mener.

Côté demandeurs d’emploi donc, peu de questions à se poser. A l’agence de Chaumont, 350 à 400 offres sont proposées quotidiennement.  » Tous les secteurs recrutent, ils ont le choix du roi. Tant qu’ils ont un projet fiable, ils peuvent se lancer ». Et les entreprises continuent à solliciter Pôle Emploi.

« On prend quand même leurs demandes car on leur offre de la visibilité mais c’est la première fois que, lorsqu’ils arrivent, on leur répond d’abord qu’on ne trouvera pas forcément le profil qu’ils souhaitent. » Et pour cause : les personnes formées ont presque toutes un emploi actuellement. Alors, Pôle Emploi travaille différemment avec les entreprises et les conseillers essayent de leur faire comprendre que, si elles veulent embaucher, elles doivent revoir leurs ambitions à la baisse.

« On travaille avec eux sur le profil idéal qu’elles souhaitent mais on leur dit aussi de s’ouvrir à d’autres car, maintenant, on a les moyens de financer des formations par exemple, ou d’aider à la prise en charge de frais. » La plupart le comprenne et les conseillers cherchent davantage quelqu’un ayant un savoir-être correspondant aux valeurs de la société recrutant.

Être motivé

Emmanuel Jacob cite par exemple Lisi (Forges de Bologne) qui recrute en ce moment pour leur future usine à Chaumont. « La plupart des personnes recrutées ne viennent pas du milieu de l’industrie mais sont en reconversion professionnelle. On leur propose donc des stages et, s’ils sont motivés et attentifs, ils peuvent être embauchés. La plupart du temps, ils le sont tous. » Pour le directeur d’agence, les entreprises n’ont pas vraiment le choix. « Soit elles s’ouvrent à de nouveaux profils, soit elles ne recrutent pas du tout car la main d’œuvre formée, on ne l’a plus. »

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

Remobiliser

Au-delà du travail avec les entreprises, Pôle Emploi se concentre beaucoup sur ses demandeurs d’emploi actuels, environ 2000, dont beaucoup sont inscrits depuis plusieurs années. « S’ils n’ont pas de travail en ce moment, cela signifie qu’ils ont d’autres soucis adjacents. » Emmanuelle Jacob pense à la mobilité, à certains problème sociaux ou financiers… Il s’agit de personnes plus fragiles. Nigloland, par exemple, recrute en ce moment fortement pour sa saison estivale mais manque de bras. Le parc d’attractions est confronté au peu de mobilité de ses candidats, malgré la prise en charge de frais kilométriques.

« On travaille donc avec les demandeurs d’emploi autour de ces freins car ils sont en difficulté. Pour ce faire, on a renforcé nos partenariats avec d’autres structures comme la CAF ou le Conseil départemental. » Les conseillers remobilisent les demandeurs d’emploi pour les ramener au plus près du marché du travail. Finalement, « notre métier change et est davantage social. » La manière d’aborder leur mission est différente mais gratifiante. « On est ravis quand ça fonctionne et que les deux parties, demandeur d’emploi et entreprise, se sont trouvées. »

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