Chaumont : le prix du café s’envole. Les bars trinqueront puis les consommateurs
Parmi les matières premières qui voient leur cours monter en flèche, le café rejoint d’autres denrées alimentaires comme les pâtes, la farine ou l’huile. Bruno Thiry, commercial dans le domaine à Chaumont, donne les explications.
Des pénuries de produits alimentaires sont annoncées pour les mois à venir. Parmi elle, le café dont les cours progressent fortement au niveau mondial tout comme ceux du blé, du maïs, du soja ou du colza. Le prix de l’arabica a augmenté de 60 % ces dernières semaines et atteint son plus haut niveau depuis 2014 ; année durant laquelle tous les produits agricoles avaient déjà connu une envolée.
Bruno Thiry, l’ancien propriétaire de la Brûlerie Saint-Louis et encore torréfacteur pour elle, à Chaumont, est désormais commercial dans ce domaine sur toute la France mais également à Chaumont. Pour lui, la première explication à cette tendance est les gelées et la neige au Brésil ; le premier producteur d’arabica. Le caféier est un arbre très sensible au gel et 20 % à 30 % des caféiers brésiliens pourraient avoir été affectés. A noter que le marché devance les conséquences de ces dégâts puisque la récolte actuelle n’est pas touchée mais plutôt la prochaine.
Coût des transports et spéculation
La deuxième raison invoquée par Bruno Thiry est le coût des transports qui a littéralement explosé. Le torréfacteur achète son café dans le monde entier pour des livraisons au port du Havre. Le container est passé de 7 000 à 12 000/14 000 $ et le transport routier a pris 14 % en un an. Sur une dosette, le transport va amplifier le prix de deux ou trois centimes.
Mais, Bruno Thiry attire l’attention sur un phénomène de spéculation qui s’active en coulisse sur tous les produits alimentaires. Il fait augmenter les prix de manière artificielle et ils peuvent se dégonfler aussi vite. Malgré tout, le marché du café est et restera tendu du fait d’une consommation mondiale en augmentation constante depuis dix ans.
Bruno Thiry dit attendre le “Paris Coffee Show”, le 11 septembre prochain, pour en savoir davantage. Le salon lui permettra de s’entretenir avec ses fournisseurs et d’en savoir plus. Il précise que ses achats se font par tonnage et donc sur de gros volumes et que, pour l’instant, il vit sur ses anciens achats. En d’autres termes, les augmentations dans les bars et restaurants chaumontais qu’il livre seront décalées de quelques mois.
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr