Chaumont : l’Agglo et la Ville dans une impasse
Les dissensions entre Christine Guillemy et Stéphane Martinelli pèsent lourdement sur le bon fonctionnement de la Ville et de l’Agglomération de Chaumont. Problème : personne ne voit de solutions émerger pour sortir de cette impasse. Entrez dans les coulisses d’un raté et d’un avenir incertain.
En écoutant les élus de la Ville de Chaumont et les représentants de l’Agglo, ils aspirent tous à travailler sereinement. Mais, pour l’instant, ils ne font qu’aspirer. L’inspiration n’y est pas. Les dissensions entre élus ont débuté dès l’élection de Stéphane Martinelli à la tête de l’Agglo puis l’ambiance n’a cessé de se dégrader.
La présidence de l’Agglo a échappé aux Chaumontais et, en l’occurrence, à Paul Fournié. Cette élection a montré que la majorité du conseil municipal de Chaumont était instable avec des élus qui, dès le départ, ont préféré voter Stéphane Martinelli. Cela dit, il faut le rappeler, même si cette majorité avait choisi le poulain de Christine Guillemy, il passait quand même à côté de la présidence prouvant que deux mondes s’affrontaient déjà : les représentants des communes rurales et Chaumont.
Le JHM en a parlé en long, en large et en travers avec un constat flagrant : toutes les occasions sont et seront bonnes pour s’enfoncer, chaque jour un peu plus, dans une impasse. Ce sillon n’a fait que se creuser comme une ride entre les deux yeux. Vote du budget de l’Agglo, vote du système de gestion du centre aquatique de Palestra, élections départementales avec pléthores de candidats issus de la majorité municipale, mutualisation des services… crise après crise, les désaccords sont à vifs comme une plaie béante et les sourires forcés, en public, entre Christine Guillemy et Stéphane Martinelli ne font pas illusion.
Ils regardent ailleurs
En dehors de la sphère publique, ils ne se parlent plus. Les élus ne se parlent plus et ne sont plus sur le terrain. Les mails, courriers et autres appels entre eux restent souvent suspendus dans le vide. Or, tout le problème est là : le fonctionnement des deux structures est en panne. Plus grave encore : les agents en pâtissent avec des expressions de mal-être pour aller jusqu’à une grève sans précédent le jour de la rentrée scolaire.
Maintenant, la question est de savoir si cette situation va durer encore cinq ans, jusqu’aux prochaines élections municipales de 2026. Il est évident que non. « Ce n’est pas possible » rapportent les deux camps. Alors, tous élaborent des schémas de sortie de crise sans jamais trouver la bonne solution.
Au conseil municipal, « la minorité de la majorité » comme les appelle Christine Guillemy hésite entre deux stratégies : suivre Christophe Fischer qui a préféré s’affirmer plutôt qu’avaler des couleuvres ou rester dans la majorité pour ne pas laisser trop de places aux autres (et surtout à Paul Fournié) sachant que la dizaine d’élus dissidents ne sera jamais majoritaire. Il semble que la seconde option tient la corde actuellement avec Christine Guillemy qui sait très bien jouer de moyens de pression pour les faire taire. Le jeu des délégations redistribuées actuellement est un véritable jeu d’échec.
La porte de sortie
A l’Agglo, tout est envisagé sans trouver la clé pour ouvrir la porte de sortie. Par exemple, une démission de Stéphane Martinelli pourrait être envisagée mais après ? Des noms pour le remplacer sont même évoqués comme Etienne Marasi, maire de Vignory et conseiller régional, Anne-Marie Nédélec, maire de Nogent, ou Pascal Babouot, maire de Colombey, mais, comme Stéphane Martinelli, ils subiront les foudres de Chaumont.
Donner la main à Paul Fournié paraît tout aussi impossible. Jamais les élus ruraux ne reviendront sur leur vote d’origine. Ils ne se renieront pas et surtout pas après l’année en enfer qu’ils viennent de passer. Quant à la possibilité d’assister au retour de Christine Guillemy à la tête de l’Agglo, il est improbable pour les mêmes raisons et ce gouffre qui s’est creusé entre les communes rurales et Chaumont.
Cette situation rappelle fortement celle supportée pendant des mois par Bernard Guy à la tête de la communauté de communes Meuse Rognon. Elle est même pire. Or, il avait fini par démissionner pour laisser la place, tel un sauveur, à Nicolas Lacroix. Là encore, cette solution est inenvisageable techniquement à l’Agglo de Chaumont. Il ne faudrait pas exagérer. Mais alors quelle solution ? Peut-être la sagesse des hommes et des femmes dans un éclair de lucidité ?
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr