Chaumont : la galère des usagers du train pour se rendre à Troyes ou Paris
Se rendre ou venir de Paris ou Troyes à partir de Chaumont est devenu un véritable enfer pour les usagers de la SNCF. Alors que ce type de transport devrait être privilégier au nom de l’environnement, tout est fait pour opter pour la voiture. Témoignage et explications.
Trains annulés, trains en retard, trains bondés, le transport ferroviaire à partir de la gare de Chaumont s’est encore dégradé ces dernières semaines. Les usagers sont excédés et le font savoir. Bastien Gabrielli est l’un des usagers réguliers. Il vient de Toulon, passe par Paris et galère, à chaque fois, pour rejoindre Chaumont. Des centaines d’autres personnes sont dans le même cas en allant ou en venant, tout simplement, de Troyes ou Paris.
L’homme de 27 ans confie avoir toujours eu des soucis. « Pas une seule fois, je ne suis passé à côté ». Il évoque des retards qui, une fois cumulés, atteignent parfois deux heures « lorsque le train n’est pas annulé ». Ils sont dus à des problèmes techniques au niveau des rames, lors de la préparation du train en gare ou à des aléas « indépendants de leur volonté » comme du gibier ou les feuilles mortes sur les rails. Tout ceci place Chaumont, parfois, à six heures de Paris !
De mésaventure en mésaventure
L’une de ses dernières mésaventures s’est déroulée à Troyes avec deux rames sur quatre mises en service pour des problèmes d’accrochage et d’annulation d’un train. Le résultat a été terrible avec une ruée des voyageurs vers ces deux rames. D’autres sont restés sur le quai. Dans les voitures, ils se sont retrouvés allongés au niveau des porte-bagages ou assis dans les couloirs.
Lundi dernier, pour un retour vers Paris, le train est arrivé en gare en retard et s’est ensuite arrêté sur les voies. Du fait du retard cumulé, Bastien Gabrielli a loupé sa correspondance pour rejoindre Toulon, a passé une nuit à Paris à ses frais et a dû prendre l’avion le lendemain en l’absence de train. Il s’agace encore un peu plus lorsqu’il constate qu’aucune communication n’est faite autour des annulations et retards.
Bastien Gabrielli raconte que même les conducteurs sont excédés par cette situation. L’un d’eux a conseillé aux usagers de « se synchroniser pour porter réclamations à la SNCF ». En attendant, l’homme confie que ces problèmes récurrents ont « clivé ses relations avec la SNCF » alors qu’il participait à l’effort environnemental en prenant les transports en commun. Il le dit haut et fort : « comme la SNCF n’est pas capable d’assurer le service pour lequel elle est payée, je ne prendrai plus le train. Je le regrette mais je vais reprendre ma voiture ».
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr