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Chaumont : la crise sanitaire pèse (encore) sur la foire Bio

La Covid-19 a encore des effets sur les manifestations et animations. Ainsi, la foire Bio de Chaumont a connu un succès mitigé. Les exposants ne sont pas tous venus et les clients sont moitié moins. Les réflexes et les habitudes ne sont pas revenus mais le GAB 52 y travaille.

Organisée par le Groupement des agrobiologistes de Haute-Marne, la 18e foire Bio devait être une fête avec une sensation de retour à une vie normale et des retrouvailles après un temps suspendu du fait de la crise sanitaire.

Or, dimanche, au lycée agricole de Choignes, tous les participants et les visiteurs ont pu constater que la Covid pèse encore sur ce genre de manifestation et davantage, sans doute, lors de réunions autour du bio.

Les amateurs de bio, consommateurs et producteurs, sont une des populations les plus réfractaires au vaccin contre la Covid. Résultat : alors que le pass sanitaire était obligatoire pour entrer sur la foire, les exposants ont fait faux bond. Une cinquantaine était attendue. Ils étaient 23. D’autres rasions se cachent derrière ces défections : la météo annoncée alarmante qui empêchait d’exposer à l’extérieur et les normes imposées.

Moitié moins de clients

L’attitude des consommateurs de bio est confirmée par les producteurs qui ont repris leurs habitudes d’aller de foires en marchés. « Depuis la reprise, nous rencontrons moitié moins de clients et nos ventes directes sur les foires ont diminué de moitié ».

Quoi qu’il en soit, Eric Gruot, administrateur du Gab 52, ne désespère pas. Il sait le retour à la normale dans les mois à venir tout en ne sous estimant pas l’effet Covid sur le comportement des gens et l’attrait pour les productions locales qui ont parfois pris le dessus sur le bio.

Pour lui, « la foire de Chaumont est la plus grande vitrine haut-marnaise de ce qui se fait en bio localement, sur le territoire. Elle offre l’occasion de montrer la qualité et la diversité de nos productions mais aussi de présenter une démarche agricole qui respecte l’environnement ». Eric Gruot poursuit : « les agriculteurs qui se sont convertis sont heureux de l’avoir fait d’autant plus que l’opposition entre producteurs bio et conventionnels a tendance à s’effacer. On est désormais capable de s’écouter, de s’entendre et de tirer des leçons des expériences des autres ».

Paysan, meunier et boulanger

Dans les travées de la foire, les familles pouvaient retrouver une gamme impressionnante de produits. Les légumes, bien sûr. Mais aussi les jus de fruits, le miel, la spiruline, les huiles essentielles… et le pain. Par exemple, à la ferme des Trois Provinces, à Lamarche, toutes les étapes de fabrication d’un pain bio sont respectées. L’agriculteur se dit « paysan, meunier et boulanger ». Paysan car il produit lui-même ses céréales bio. Meunier car sa meule de pierre permet de confectionner la farine. Et boulanger car il associe lui-même ses produits pour élaborer du pain au levain connu pour ses qualités de conservation, son goût et digestibilité.

Quant à l’affluence en demi-teinte et cette impression que le bio est moins dans le vent, elles n’inquiètent pas l’agricultrice qui vend ses petits pains. Elle se dit confiante. « Les gens reviennent et même si nous ne les voyons plus actuellement, nous arrivons à les atteindre autrement. Ils entrent dans de nouveaux réseaux ».

Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr

Année très compliquée en maraîchage bio

José Molard ne veut pas exagérer mais cette année pluvieuse et sans chaleur a été particulièrement compliquée pour le maraîchage bio. Avec Alexandra, son épouse, il gère le Jardin du Poirier, à Prez-sous-Lafauche et il l’affirme : « je ne plaindrai plus des coups de sec car l’humidité, c’est pire ».

Par exemple, l’enherbement permanent du fait des pluies demande davantage de travail de binage pour, au bout du compte, des volumes de production moindres. Il entretient aussi l’humidité et est la cause de maladies. José Molard parle ainsi des épices qui sont « les plus touchées avec de grandes difficultés pour les conserver ». Il évoque aussi les courges qui ont eu des pousses aléatoires « peut-être du fait de l’absence des insectes ou du fait des terrains froids ». Pour compenser, en partie, ces pertes de production, il propose de la salade mesclun bio ainsi que des épinards.

Et comme ses confrères, il note, durant les 18 mois qui viennent de passer, que les liens avec sa clientèle se sont distendus. Il parle de rapports rompus en espérant les retrouver au plus vite. Décidément, la Covid a fait beaucoup de dégâts et comme le dit Josée Molard, « c’est une année à effacer de notre esprit ».

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