Déportation : Ne pas oublier
A l’occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, deux cérémonies se sont tenues ce vendredi 22 avril à Chaumont. La Ville en a aussi profité pour inaugurer son exposition située à l’hôtel de ville et portant sur le sujet.
La journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, bien qu’avancée de deux jours suite aux élections, a bien donné lieu à deux cérémonies à Chaumont. Au cimetière Clamart et au monument de la Résistance, avenue des États-Unis, officiels, associations patriotiques, porte-drapeaux et simples habitants se sont réunis. L’objectif était de se souvenir des déportés 77 ans après la fin du système concentrationnaire. « Nous avons l’obligation de poursuivre leur combat et d’entretenir leurs valeurs », explique Anne Cornet, la préfète de Haute-Marne, en lisant le message commun des associations de déportés. Elle souligne également la pérennité de ce combat face au spectre des dictatures qui ressurgit.
Au monument, Jacky Fréchin, président de l’association des orphelins de déportés, a lu le serment prononcé par les familles des disparus, sur la place d’appel de Buchenwald le 11 avril 1954 et reprenant le serment des rescapés d’avril 1945 jurant, entre autres « de garder vivant le souvenir des victimes de la barbarie nazie. » A chacune des cérémonies, des gerbes de fleurs ont été déposées : par la mairie, par la Préfecture mais également par les familles de déportés et le Souvenir français.
Déportation : trois expositions
Pour clore cette journée de commémoration, les expositions de l’hôtel de ville portant sur les victimes de la déportation, ont été inaugurées. Elles tiennent sur deux niveaux : le rez-de-chaussée et le premier étage et seront ouvertes au public du lundi 25 avril au vendredi 20 mai. Au niveau le plus bas, on retrouve le travail des 3e du collège Oudinot, ayant obtenu l’année dernière le prix de la Résistance. Dans le fond, on retrouve aussi des uniformes de déportés, dont la veste de Marcel Guillemy, père du maire et déporté dans les camps de Buchenwald et de Bergen-Belsen. Ils ont été prêtés par l’association des orphelins de déportés.
Les expositions se poursuivent au premier étage de la mairie. D’un côté, celle de la Coupole, centre d’histoire et de mémoire dans le Pas-de-Calais. Il s’agit d’une exposition faisant le tour du Grand Est et venue à Chaumont grâce aux relations de l’association Mémoires 52, présidée par Lionel Fontaine. De l’autre côté, la suite de l’exposition de l’association des orphelins de déportés. Ils forment un ensemble très informatif sur la déportation.
« On a besoin de cette mémoire. On n’est pas sûrs, qu’en ce moment, certains ne subissent pas le même genre d’horreur », a avancé Christine Guillemy. Elle appelle à la vigilance. « Il est nécessaire que nous, enfants et petits-enfants de déportés, on rappelle à respecter certaines valeurs, qu’on transmette le message de fraternité. » Jean-Claude Labache, présent en tant que fils de déporté, est du même avis. « Mon père ne nous parlait pas beaucoup de sa déportation. Il disait que s’il racontait toutes ces horreurs, on ne le croirait pas. » Aujourd’hui, en tant que président de l’association départementale des pupilles de la nation, il raconte d’indicible et conjure tous les électeurs à faire attention à leur vote de dimanche.
Laura Spaeter