Châteauvillain : Simone trace sa route malgré la Covid
Camp d’entraînement artistique, tiers-lieu, lieu de vie où fourmillent idées et projets, Simone survit à la crise sanitaire et lance même de nouvelles actions. Visite de l’ancienne usine des bottes Le Chameau, à Châteauvillain.
Lorsqu’on passe la porte de Simone, c’est un peu comme si on franchissait un portail spatio-temporel. On pénètre dans un cadre hors du temps, chargé d’émotions positives et de bienveillance. Anne-Laure Lemaire, directrice artistique de Simone, nous y accueille dans un sourire que l’on devine sous le masque. Le café associatif est – malheureusement – fermé pour le moment. Pour autant, le site vit malgré tout, dans le respect des règles sanitaires qu’impose cette situation. Dans cette vaste salle décorée de mobilier ancien, on aperçoit un superbe piano, une vitrine où l’on peut acheter les bonnets de laine confectionnés par les dames de la section tricot. Juste à côté du bar, trônent les produits locaux (qui font franchement envie). Un peu plus loin, on peut se choisir un livre et bouquiner. « Je ne peux pas vous montrer l’étage, car Clara Cornil y travaille », observe Anne-Laure Lemaire. Au fond de l’immense salle, on aperçoit de vastes frigos. « Nous avons profité de la période pour nous équiper. Nous avons une maraîchère bio qui fait de la vente directe sur site, le mardi. Comme ça, nous pourrons aussi prendre des produits frais, comme du fromage ou de la viande », reprend la responsable.
Intergénérationnel
Il se passe énormément de choses sur le site de Simone. Et les projets fourmillent ! Ce qui est plutôt bon signe et en dit long de l’énergie qu’abritent les anciens locaux de l’usine des bottes Le Chameau. « À partir du mois de mars, nous allons lancer une cantine le jeudi midi. C’est une bénévole qui va cuisiner, mais si ça marche bien, nous embaucherons quelqu’un. » L’idée est de permettre les rencontres intergénérationnelles et de favoriser les échanges.
Dans le bâtiment d’en face, de gros travaux se préparent. « Ici, c’est la salle utilisée pour les ateliers que nous proposons : théâtre, yoga, méditation… Ceux pour les adultes n’ont pas repris, mais ceux pour les enfants se poursuivent, avec des disciplines artistiques qui se croisent », détaille Anne-Laure Lemaire.
L’autre partie de cette bâtisse n’est pas encore refaite. « Nous allons isoler. Nous avons réfléchi à l’aménagement. Les dames de l’atelier tricot auront une pièce. Nous aimerions aussi avoir un espace pour la vente de vêtements d’occasion. C’est ce que nous appelons l’espace “Coco chamelle” », complète l’hôte.
Solidarité et économie
« C’est une période compliquée pour les bénévoles. La convivialité n’est pas là. Mais on souhaite tous que cela revienne vite. Je dois dire que l’on ne s’ennuie pas ici, il y a toujours du passage », indique la directrice artistique. Depuis décembre, un camion des Restos du cœur procède à des distributions alimentaires. On y apprend aussi l’anglais et on peut venir au marché de produits locaux, le deuxième dimanche du mois, d’avril à octobre.
Pour le mois de mai, un podcast se prépare sur le thème “Simone fait sa fête au travail” pour mettre à l’honneur les nouvelles formes de travail. « Nous proposons du coworking. Nous avons aussi prévu d’ouvrir une antenne CAE set up, une coopérative d’activité et d’emploi pour les indépendants. Ici, c’est un espace vivant où il se crée toujours des choses », conclut cette cheffe d’orchestre qui met à profit ses talents de mise en scène pour tout coordonner.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr