Châteauvillain : la guerre déclarée aux fuites d’eau
Suite au déplacement d’Emmanuel Macron à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes) ce 30 mars, un plan de lutte contre les fuites critiques dans les réseaux de distribution d’eau a été annoncé pour 170 communes, dont Châteauvillain.
Le constat est sans appel. Un litre d’eau sur cinq est perdu avant d’arriver au robinet en France. Pour colmater ces fuites, une enveloppe annuelle de 180 millions d’euros est allouée par l’État. Une liste des 170 « points noirs » a été établie, ciblant les communes où le rendement oscille autour de 50 %. C’est-à-dire celles où un litre sur deux est perdu. Ces localités rurales, syndicats d’eau, communautés de communes ou métropoles se situent essentiellement dans le Sud et l’Est de la France. Figure dans cette liste la commune de Châteauvillain – l’unique commune de Haute-Marne -, où l’eau est gérée en régie, pour le village et pour Marmesse.
« Ce n’est pas une surprise » à Châteauvillain
Pour le maire, Marie-Claude Lavocat, faire partie de ce classement « n’est pas une surprise ». Le problème est connu de longue date. « On fait régulièrement des programmes de recherche de fuites, mais ce n’est pas complètement satisfaisant. Depuis cinq ans, nous sommes mobilisés pour ce problème. Il faut le temps que l’on ait les subventions », détaille l’élue.
Les employés municipaux en charge de l’eau suivent les débits via un ordinateur et des relevés quotidiens à la station de pompage puis au château d’eau.
Les rendements ne sont pas bons, certes, mais des travaux ont déjà été faits. « Il y a trois ans, on a changé le dispositif interne au château. C’est tout neuf. On a aussi remis une canalisation neuve entre la station de pompage et le château d’eau pour corriger les fuites à ce niveau », complète Marie-Claude Lavocat.
Coup de pouce financier bienvenu
Un schéma directeur de l’eau a été établi avec des spécialistes de sorte à programmer des travaux, notamment concernant des canalisations fuyardes à renouveler. « Le diagnostic est posé. Il nous reste à faire les travaux. Être dans ce programme nous aidera », précise Marie-Claude Lavocat qui ne cache pas que la note est élevée.
La commune est pointée pour ses rendements insuffisants. Mais difficile de savoir quels sont ceux réels. La maire explique pourquoi : « On déclare ce qu’on pompe au château d’eau et ce qui est payé par les habitants. Mais souvent, dans les communes, s’ajoute l’eau des cimetières, celle donnée aux pompiers. Mais nous, on ne le fait pas. Il arrive aussi de donner de l’eau pour des travaux. Si on tenait compte de ce différentiel, notre rendement serait peut-être un peu meilleur même s’il ne serait pas formidable. »
Cette aide financière de l’Etat pour réaliser les travaux permettra « de ne pas répercuter le coût des travaux sur la facture d’eau des habitants ». Le tarif restera donc à 1,50 € le m3 auquel s’ajoute la location de compteur et les taxes.
S. C. S.
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