Château-Paillot : un quartier comme aucun autre
Chaque semaine de l’été, jhm quotidien est entré dans des lieux où tout le monde n’accède pas. Cette fois-ci, avec l’office de tourisme Chaumont Destinations, il entre dans l’histoire du quartier Château Paillot pour expliquer l’existence de demeures pittoresques.
Comme son nom ne l’indique pas, au quartier Château-Paillot, pas le moindre château à l’horizon mais de belles demeures, de très belles demeures dont la présence s’explique par l’histoire du quartier. Anne Braud, guide conférencière de l’office de tourisme, remonte au XVIe siècle durant lequel, non seulement, il n’y avait pas de château mais également aucune maison. Chaumont n’avait pas encore pris de l’ampleur.
Mi XVIIe, les premières maisons sont apparues avec Jean II Paillot qui fût échevin puis maire. Il fit construire lui-même une grande bâtisse appelée la ferme de Nourry et comme il laissa le souvenir d’un défenseur des privilèges, la ferme de Nourry se fît appeler château de Paillot. Le tout a été brûlé et il n’en reste rien excepté le nom du quartier.
A la fin du XIXe siècle, l’histoire du quartier est étroitement liée à celle de la famille Lisse. Lui était le riche propriétaire d’un magasin en lieu et place de la Poste au début du siècle précédent. Il a même été maire de Chaumont de 1910 à 1918. L’homme possédait une maison de maître sur la zone qui ne s’appelait pas encore Château-Paillot, avec tous les terrains environnants sur lesquels il n’y avait encore aucune construction.
Du rien au tout à Château-Paillot
Le quartier mit 50 ans pour réellement sortir de terre avec des noms de rue très évocateurs comme « le froid cul » ou « le vrai cul » pour le vent qui y soufflait. Vers 1890, Lisse fait construire les premières maisons pour son personnel. Elles sont toujours debout et caractéristiques par l’absence de garages puisque… les voitures n’existaient pas.
A sa mort, sa fille Gabrielle hérite du site et son gendre Pol Antoine décide de vendre les parcelles en 16 lots. Dans les années 1960, les maisons poussent comme des champignons et le quartier Château-Paillot est né avec quelques particularités comme le nombre impressionnant d’avenues dont celles des trois personnes citées (Lisse, Gabrielle et Pol Antoine). En fait, le terme d’avenue correspond à une rue bordée d’arbres. Ce qui était le cas et l’est de moins en moins.
Quant à la demeure de la famille Lisse qui a aussi appartenu à la famille Marle, elle est d’un style « bord de mer » avec des beffrois. Elle est unique en son genre mais copiée dans d’autres rues. Dans ce quartier, les riches propriétaires s’en sont donnés à cœur-joie dans des réalisations parfois pittoresques.
Frédéric Thévenin