Château de cartes – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’était une hypothèse des plus plausibles. Tout n’était qu’une question de temps. La Nupes, une coquille vide ? Pas vraiment, tant ses initiateurs ont eu à coeur de la remplir jusqu’à ras-bord de tout… et un peu de n’importe quoi. Une coquille mal remplie, plutôt. La Nupes, une bulle amenée à vite imploser ? Evident, presque. Difficile d’imaginer une cohabitation entre écologistes, socialistes, communistes et insoumis, sans qu’un jour ou l’autre, les désaccords n’éclatent au grand jour. Seuls les naïfs pouvaient y croire. Vouloir combattre en permanence Emmanuel Macron n’est pas suffisant.
Mais, nouveauté, c’est au sein-même de La France insoumise que l’union vire à la désunion. Jean-Luc Mélenchon, selon ses dires, pèse en permanence ses mots. C’est ce qu’il a affirmé, après un tweet polémique concernant l’affaire Quattenens. Si polémique que chez LFI, on n’en est plus tout à fait à répéter bêtement la diatribe du chef. Mais au contraire, les critiques se font jour. L’air de rien. Impensable, il y a encore quelques mois. Mélenchon contesté ? Quattenens, pourtant brillant et sans doute le meilleur relais de l’ex-ministre, hors course ? Finalement, LFI serait donc un parti comme les autres. Où tout le monde sourit quand tout va bien. Mais qui va très vite, si ça n’est déjà fait, révéler sa fragilité. La faute à un excès de confiance peut-être. Et sûrement à des egos qui, comme ailleurs, se verraient bien calife à la place du calife. Rien de bien nouveau, au final, dans la sphère politique. Même chez ceux qui exècrent le système.