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Chasses traditionnelles : « A la LPO, nous avons mieux à faire que perdre du temps à monter des dossiers »

Interdites, autorisées, réinterdites… Les chasses traditionnelles qui concernent certains oiseaux (notamment dans les Ardennes) nourrissent les débats depuis mi-octobre. Le JHM fait réagir Étienne Clément, le président régional de la LPO.

En début de semaine, le juge des référés du Conseil d’État suspendait les arrêtés pris par le Gouvernement pour réautoriser les chasses traditionnelles pour certains oiseaux : grives, merles noirs, vanneaux, pluviers dorés et alouettes des champs avec des filets ou cages. Le motif avancé est le risque de contrevenir au droit européen. La juridiction a été saisie dans l’urgence par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et One Voice. Après cette première décision rendue en urgence, le Conseil d’État statuera au fond sur les recours contre ces arrêtés dans les prochains mois.

« On peut aussi aller dans le sens des chasseurs »

Haut-Marnais et président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne et Grand Est, Étienne Clément réagit au sujet. « Le Conseil d’État ayant jugé ces pratiques illégales une première fois, cela paraissait inévitable », observe-t-il. Il n’était à son sens pas envisageable qu’une autre décision soit rendue par le juge des référés. « Cependant, c’est de l’énergie et du temps pour nous, à la LPO, de monter ces dossiers. Nous avons mieux à faire sur le terrain », poursuit-il. Il se défend d’attaquer la chasse et les chasseurs. « On peut aller dans le sens des chasseurs quand il s’agit d’une espèce abondante comme le sanglier par exemple. Mais les chasses en question concernent des pratiques qui n’ont plus lieu d’être. Certaines ont été mises en place en périodes de disette, quand il était nécessaire d’avoir un apport en protéines », rappelle Étienne Clément. A son sens, ces modes de chasse ne sont pas suffisamment sélectifs : ils peuvent porter préjudice à d’autres espèces d’oiseaux non-visées.

L’alouette.

Le festival de la grue en cours

« L’effondrement de la biodiversité n’est pas dû à la chasse, mais à la disparition du milieu de vie de certaines espèces. Le vanneau ou la grive sont en difficulté. On peut considérer qu’il n’y a pas besoin d’en prélever », ajoute le président régional de la LPO. Actuellement fort occupé pour le festival de la grue aux abords du lac du Der, il conclut en soulignant qu’il est plus remonté contre la décision du gouvernement de réautoriser ces pratiques que contre les chasseurs. « La ruralité ne se réduit pas au monde de la chasse. »

Sylvie C. Staniszewski

Lire aussi : Fête de la grue : succès du salon bio.

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