Charles Maitret, un déporté-résistant
Fils de mouleur, Charles-Victor Maitret a vu le jour à Baignes, dans le canton de Scey-sur-Saône (Haute-Saône), le 25 janvier 1896. Meunier, il est mobilisé en avril 1915 au 3e bataillon de chasseurs à pied. Maitret se comporte bravement durant le premier conflit mondial. Fait prisonnier le 31 mai 1918 à Rocourt, interné en Allemagne, il est libéré fin novembre 1918 puis démobilisé en 1919.
Employé dans la compagnie des chemins de fer de l’Est (future SNCF), Charles Maitret se marie en 1920 et s’installe à Culmont puis à Chalindrey. Conducteur d’autorail, il s’investit dans la Résistance. Le cheminot est ainsi immatriculé, sous le pseudonyme de Charlot, dans le réseau Béarn des Forces françaises combattantes à compter du 1er février 1942. Localement, il fournit également des explosifs au groupe de cheminots du Front national commandé par Louis Mougeot.
Deuxième internement
Il est arrêté à Culmont le 26 octobre 1943, au lendemain de l’arrestation, à Brottes, d’un agent du mouvement Organisation civile et militaire (OCM). Emprisonné à Chaumont puis à Châlons-sur-Marne, Charles Maitret est interné à Compiègne. Comme de nombreux Haut-Marnais pris dans la rafle de fin octobre – début novembre 1943, il est déporté le 17 janvier 1944 en direction de Buchenwald. A nouveau, le voilà interné en Allemagne.
Dans ce camp, il est sérieusement blessé à la tête le 24 août 1944 à l’occasion d’un bombardement de l’aviation alliée. Libéré au printemps 1945, il revient dans la région de Chalindrey. Chevalier de la Légion d’honneur en 1956, il est décédé à Culmont le 27 décembre 1968, à l’âge de 72 ans.