Championnats d’Europe : Axel Clerget repart de Montpellier (34) mitigé

Dans une catégorie des -90 kilos où la hiérarchie tricolore est beaucoup moins nette que dans d’autres, le Bragard Axel Clerget, à 36 ans, abattait une belle carte, lors de ses premiers championnats d’Europe à la maison, dimanche 5 novembre, à Montpellier.

C’est une occasion manquée au final. Après un premier combat remporté en patron, contre une vieille connaissance, le Tchèque Klammert (6e affrontement), le Marnavalais, licencié à Sucy, s’est fait surprendre, cette fois au-delà du temps réglementaire, par le Turc Mihail Zgank, qui a déjà été champion d’Europe et qui s’est hissé jusqu’en demi-finales de l’Euro.

Là encore, les deux judokas se connaissaient avec un septième combat (quatre succès à deux pour Axel Clerget avant ce dimanche). Face à un adversaire assez grand et qui semble peu mobile, en apparence, le Haut-Marnais n’a jamais su trouver la faille.

Et il s’est fait surprendre, restant de longues secondes allongé sur le tatami. C’est dur car le public sudiste l’a chaudement applaudi.

« Le Turc a endormi Axel Clerget. Ce dernier a eu des occasions au sol, mais l’arbitre a stoppé ces initiatives. L’adversaire est monté d’un cran et Axel abaissé la tête. J’ai trouvé qu’il avait fui. Il pouvait user son adversaire. Il y a eu pas mal de pénalités », analyse Francis Clerget, venu en famille à Montpellier.

« J’ai bien aimé la manière dans le premier combat. Axel part debout et il finit au sol. Ce n’est pas un beau judo en face, mais il s’est montré efficace », poursuit le père.

Des espoirs pour les JO pas encore envolés à l’issue des championnats

Fort de trois podiums, deux en Grand prix (Autriche, Portugal), et un en Grand chelem, en 2023, au Kazakhstan, Axel Clerget arrivait à Montpellier un petit peu dans l’inconnu, sans aucun grand championnat disputé sur l’olympiade, depuis son titre par équipes mixte, à Tokyo, durant l’été 2021… Plus de deux ans ! Une éternité.

Comme le Marnavalais n’a appris que tard son repêchage pour la compétition, après une blessure, il n’a pas disputé le Grand chelem d’Abu Dhabi, fin octobre. Son dernier match remonte à début août, lors du Masters, en Hongrie, où il s’était incliné d’entrée. Forcément, à chaud, la frustration prédomine (voir ci-dessus), avec certes de bonnes sensations, mais sans doute un manque de repères, notamment en championnat.

D’autant plus frustrant que le N°1 mondial et champion du monde, le Géorgien Maisuradze, avait mordu la poussière d’entrée contre le Turc Zgank. Mais ce dernier l’a fait trébucher. Les espoirs de voir les JO de Paris, l’été prochain, son dernier grand pari, ne sont pas envolés.

Mais avec la septième place d’Alexis Mathieu et un classement actuellement pas en faveur du Bragard, le double champion du monde et médaillé européen n’est pas en position de force. La sélection pour le Japon tombera dans les prochains jours. Un indicateur dans la lutte à trois – Maxime Ngayap Hambou est blessé – pour le graal olympique.

Une première sélection sera dévoilée courant novembre, puis une autre en février et les dernières incertitudes seront levées début mai. D’ici là, il faudra de très gros résultats.

Nicolas Chapon

n.chapon@jhm.fr