Chaleur et canicule : les maraîchers s’adaptent

Monde rural. Un premier épisode de canicule est passé, un deuxième est attendu à compter du 12 juillet. Des aléas qui contraignent les professionnels du monde végétal à s’adapter. L’exemple d’un maraîcher, à Blessonville.

La saison bat son plein à Terroir légumier. A Blessonville, Xavier Michelot travaille activement dans ses champs de salades, courgettes, épices, ainsi que dans ses serres pour tomates et concombres. « C’est la période où nous sommes aussi en moissons : nous allons finir le blé. Nous laisserons passer le 14 juillet puis on s’occupera de l’orge. Avec la météo, il n’y a pas de risques », observe ce dernier.

En effet, pas un orage à l’horizon. C’est même tout l’inverse : une deuxième très chaude période se profile et tout laisse pour l’heure à penser qu’elle tournera à la canicule.

L’eau, l’enjeu d’avenir

Ce n’est pas le premier été sec. Les évolutions du climat laissent prévoir que ces périodes de sécheresse et de chaleur se multiplieront dans les prochaines années. Xavier Michelot en est parfaitement conscient.

« J’ai mon propre forage qui me permet d’arroser. Aujourd’hui ça fonctionne bien », détaille l’agriculteur-maraîcher. A son sens, l’eau est un gros enjeu d’avenir. « Mes serres sont irriguées. L’arrosage des tomates – que des vieilles variétés – se fait par un goutte à goutte. Il y a quatre programmations de 20 mn par jour », indique-t-il. Idem pour les petites tomates – celles que l’on s’arrache à l’apéritif – en extérieur. Un tuyau sillonne les allées et déverse de l’eau par petites touches lorsque c’est nécessaire. Une deuxième serre devrait être installée à l’automne toujours avec ce procédé. « On doit tendre vers ça, l’eau doit être préservée. »

Des axes d’amélioration

En revanche, pour ses salades (batavia, feuille de chêne ou laitue), Xavier Michelot réfléchit à une meilleure solution. « Je fais actuellement un arrosage par aspersion, mais ce n’est pas le plus efficace. Il y a de la perte, surtout lorsqu’il y a du vent comme aujourd’hui. L’eau va également dans les allées. Et puis on arrose les feuilles, cela les abîme ou les dessèche… » Bref, ce n’est pas efficient. Aussi, il songe à un système de tuyaux placés sous les bâches pour un arrosage complètement maîtrisé.

Au passage dans les serres, Eloi Michelot signale que la pollinisation a été assurée par de bien sympathiques bourdons. En cette période, « ils ne sont plus très nombreux, mais on en aperçoit encore », indique le jeune homme en ouvrant la caisse qui leur serre de ruche.

Avec la chaleur annoncée, les horaires des salariés vont être avancés pour éviter qu’ils ne souffrent de la chaleur. « Nous attaquerons à 5 h 30 », évalue Xavier Michelot qui glisse au passage ses difficultés de recruter des employés saisonniers.

S. C. S.

s.chapron@jhm.fr