CGT : la guerre interne reprend de plus belle
SYNDICAT. Toujours non-résolu mais quelque peu placé sous l’éteignoir depuis qu’une nouvelle direction a pris place à l’Union départementale (UD) CGT, le conflit opposant cette dernière à l’Union locale (UL) de Langres reprend de plus belle avec une tentative de « détricotage ».
C’était le calme avant une nouvelle tempête. En conflit depuis 2014, l’Union départementale (UD) de la CGT et la section langroise (UL) du syndicat avaient rangé les couteaux, depuis une année, et l’arrivée d’une nouvelle direction au sein de l’UD, sous le magistère de Vincent David. Sans parler de retour à une franche camaraderie, force était de constater que les intrigues et autres insultes fleurissaient beaucoup moins. L’ambiance semblait à l’indifférence réciproque, chacun dans son coin. Pour bref rappel, cette situation délétère a trouvé son origine dans la volonté de l’UD de supprimer l’UL langroise lors du Congrès de 2014, ce que cette dernière, soutenue par les puissants retraités CGT du département, a catégoriquement refusé. En dépit de nombreuses péripéties judiciaires, le statu quo a prévalu.
Une nouvelle analyse juridique, commanditée par l’UL langroise, a d’ailleurs confirmé que la dernière décision de la Cour de cassation, de pure forme, n’empêchait pas l’UL de se prévaloir de l’étiquette CGT. Interrogée il y a un an par JHM Quotidien, la confédération nationale avait botté en touche, refusant de donner raison à l’UD sans pour autant faire quoi que ce soit en termes de médiation…
Guerre de tranchées
Mais une nouvelle offensive de l’UD vient d’avoir lieu, dénonce Frédéric Hayer, le secrétaire de l’UL de Langres. La section départementale a, en effet, envoyé une lettre à plusieurs sections syndicales des entreprises rattachées à l’UL, comme Saviplast ou Magna-Donnelly notamment. Dans cette missive, Vincent David affirme que l’UL langroise n’est plus rattachée à la CGT, et intime aux secrétaires de ces sections de cotiser directement auprès de l’Union départementale.
En réaction, la Commission exécutive de l’Union locale a envoyé, à son tour, un courrier à l’ensemble des sections d’entreprise. « La nouvelle stratégie de l’UD est de détricoter petit bout par petit bout notre UL en s’attaquant aux branches car ils ne peuvent couper le tronc. Ils connaissent, non pas les faiblesses d’un petit syndicat, mais savent que les délégués syndicaux sont loin des magouilles internes », y écrit Frédéric Hayer, avant de préciser : « Aujourd’hui, nous pouvons vous assurer deux choses en cas d’attaque collective ou individuelle de l’employeur. L’UL sera présente très rapidement pour ses adhérents avec le soutien d’un avocat si nécessaire. La deuxième chose, c’est que l’UD ne vous soutiendra pas financièrement ».
Après le conflit frontal, vient donc, à la CGT, celui des tranchées. La paix des braves, elle, ne semble toujours pas pour demain…
N. C.