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C’est la saison des affouages

Ils sont moins nombreux qu’autrefois, mais les affouagistes sont toujours fidèles au poste. Le JHM vous explique comment cela fonctionne et quelles sont les règles de cette tradition permettant de couper soi-même son bois de chauffage.

Autrefois, tout le monde allait couper son propre bois de chauffage pour l’hiver. Une vraie tradition qui permettait de se chauffer à moindre coût. Dans de nombreux villages disposant de bois, il est possible de faire « sa portion” selon le terme consacré. Agent ONF, responsable de l’unité territoriale Suize-Blaise, Thierry Chrétiennot explique le procédé. « Chaque année, le forestier responsable de la gestion de la forêt communale vient voir l’élu référent. Le conseil municipal décide de la part allouée aux affouages. Ensuite, un appel est lancé aux affouagistes qui doivent s’inscrire. » Décidée par la commune, l’inscription au rôle est payante, mais la somme versée reste modérée. Entre 25 et 70 € environ. Ces sommes versées permettent aux municipalités de s’acquitter des frais de garderie auprès de l’ONF. Ces frais concernent le martelage réalisé en amont. Cette opération, réalisée en équipe, permet de signaler les arbres à couper et ceux devant être préservés, au titre de la biodiversité ou pour laisser grandir certaines essences. À l’aide d’une griffe – ou rainette – les agents font une croix sur les arbres pouvant être coupés. Ils signalent ceux à conserver à l’aide d’une trace de peinture bleue.

20 stères en moyenne

Sur le principe, la gestion s’organise par rotation. Tous les 40 ou 50 ans, les lots sont de nouveau proposés aux affouages. Autrefois, cette période était suffisante pour permettre au taillis (c’est-à-dire la reproduction végétative des souches) de repousser. Mais d’après les constats des forestiers, le grand nombre de chevreuils ne permet aujourd’hui plus à ce taillis de se développer : les bourgeons sont croqués ! Ce sont les semis qui permettent à la forêt de se régénérer, ce qui est bien plus long.

Les lots sont séparés de façon équitable, sous la responsabilité des maires et attribués par tirage au sort. En moyenne, les affouagistes peuvent tabler sur 20 m3 de bois par lot. Ce qui doit leur permettre de se chauffer pour un hiver au moins. Au regard des températures des années écoulées, ce volume est généralement suffisant. Globalement, le nombre de Haut-Marnais intéressés par les affouages diminue. Il est vrai qu’en dépit d’un coût relativement modique, il faut se donner la peine d’abattre des arbres, de tronçonner puis de débarder les bûches. Il faut le savoir-faire, mais aussi le matériel adéquat. Évidemment, ces tâches doivent être réalisées à la fin de l’automne ou durant l’hiver.

De moins en moins nombreux

Au fil des années, le nombre d’affouagistes va en décroissant. Nombre de foyers ont opté pour d’autres modes de chauffages et les aficionados du bois se tournent vers les granulés, livrés à domicile.

Pour certains, c’est un avantage injuste qui est proposé à eux qui disposent d’une chaudière ou d’un poêle à bois. Pour d’autres, il s’agit d’une tradition séculaire, évoquant de nombreux souvenirs d’enfance.

Par leur action, les affouagistes sont acteurs de la gestion durable des forêts et contribuent à faire du bois la première énergie renouvelable.

S. C. S.

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