Céréales : côté pousse, les voyants sont au vert

Avec les pluies régulières d’avril et de ce début de mois de mai, les céréales poussent à vue d’œil. Un bon départ, mais tout n’est pas encore gagné. Tour d’horizon avec des spécialistes.

Les colzas sont en fleurs et comme toutes les autres cultures céréalières, ils se portent à merveille. La nature profite d’ondées suffisamment régulières et abondantes. Résultat : les céréales s’épanouissent. Pour Emmanuel Roussel, missionné APVA sur le secteur du Sud haut-marnais pour la Chambre d’agriculture, la conjoncture est idéale. « Sur le plateau de Langres, les réserves hydriques sont assez faibles. C’est pourquoi il faut des pluies régulières pour que les cultures de plaine poussent bien. Cette année, ça ne se passe pas trop mal : on a de la pluie régulièrement, chaque semaine. Ce sont de bonnes conditions météo », détaille l’interlocuteur. Des averses qui profitent au colza, mais aussi au blé et à l’orge d’hiver.

Pour utiliser l’engrais mis à leur disposition, les plantes ont besoin d’eau. « C’est le nerf de la guerre », résume Emmanuel Roussel. Avec la pluie annoncée la semaine prochaine encore, tous les espoirs sont permis pour la récolte à venir. « Ça nous projette encore pour dix-quinze jours. Mais à cette époque, c’est généralement pas mal. C’est après que ça se gâte. »

Du soleil et de la chaleur aussi

Mais tout n’est pas gagné poru autant. Car l’eau ne suffit pas. Il faut aussi de la lumière en quantité et de la chaleur afin de permettre la bonne formation des épis et des grains. Idéalement tout cela rapidement et avec des arrosages toujours réguliers. Pour l’heure, tournesols et maïs sont en cours de plantation. Eux aussi réclameront de l’eau en juillet et en août.

En charge de l’animation APVA pour la Chambre d’agriculture de Haute-Marne, Rémi Rescoussié soulève un élément indépendant de la poussée mais tout aussi important. « Les contractualisations sont en cours pour les agriculteurs. On est revenu aux prix d’avant la guerre en Ukraine. Certains ne couvriront pas leurs coûts de production », alerte-t-il. Il est cependant optimiste quant à la moisson à venir : « Le potentiel de rendement est assuré sur les cultures d’hiver. Hormis un épisode catastrophique, cela devrait être bon. On garde tout de même un œil sur la sécheresse en Andalousie… Il ne faudrait pas qu’elle remonte. Car même deux semaines de chaleur et de sécheresse, ça peut être catastrophique. » En gros, il faut « tenir » jusqu’au mois de juin.

S. C. S.

Le colza de retour

De nombreux Haut-Marnais l’auront remarqué : le jaune est de retour dans les plaines haut-marnaises. Délaissé quelques années, le colza signe un retour gagnant, avec une floraison magnifique.

Mais pourquoi ce regain d’intérêt de la part des agriculteurs ? Il semblerait que les cours plus favorables l’année dernière aient été incitatifs. Depuis, les prix descendent. Pour autant, c’est un retour nettement visible pour cette culture de rotation bien maîtrisée en Haute-Marne.

Les grosses attaques d’altises – des parasites ravageurs fort à leur aise en période sèche et chaude – avaient également découragé le monde agricole.

Il faudra faire les comptes en fin de saison…