Centre de soins pour la faune sauvage : un hôpital pour les animaux
Situé à Soulaines-Dhuys, dans l’Aube, le Centre de soins pour la faune sauvage Sud Champagne accueille et soigne écureuils, hérissons, faucons et autres oiseaux ou mammifères de nos contrées.
Que faire si vous trouvez un oiseau blessé ou tombé du nid ? Et un écureuil malade ou un petit hérisson orphelin ? Légalement, les particuliers ne sont pas autorisés à garder chez eux un animal issu de la faune sauvage. Il doit être remis à un centre de soins. Celui de l’Aube, de la Marne et de la Haute-Marne se trouve à Soulaines-Dhuys. Il dépend du Centre permanent d’initiative pour l’environnement (CPIE) installé juste à côté. Deux soigneuses ainsi que des bénévoles travaillent pour remettre les petits pensionnaires sur pattes. Certains arrivent parfois avec des fractures ou blessures consécutives à un choc avec une voiture. « Ces animaux sont examinés et opérés par les vétérinaires référents de la clinique de Vandœuvre-sur-Barse », indique Céline Luck, soigneuse au centre depuis quatre ans.
Des rapatrieurs
En cas d’urgence, la conduite à tenir est de contacter le centre de soins, joignable par téléphone (au 03.25.92.56.02). « Nous pouvons donner des indications sur ce qu’il faut faire : la première chose, est de mettre l’animal en sécurité et de le placer dans une boîte ou un carton, dans le noir. Il est aussi parfois nécessaire de lui apporter de la chaleur plutôt que de le nourrir ou lui donner à boire. Ensuite, il faut l’amener au centre de soins », reprend Céline Luck. Tout le monde ne peut pas se déplacer jusqu’à Soulaines. Heureusement, de nombreux bénévoles jouent les rapatrieurs, c’est-à-dire qu’ils prennent en charge les animaux et les conduisent à bon port. Si nécessaire, l’animal ets nourri au biberon. « Pour le hérisson par exemple, on utilise du lait maternisé pour chiots. Pour l’écureuil, on prend du lait de brebis », ajoute l’experte.
La soigneuse prévient les particuliers qui souhaiteraient porter secours à un rapace ou un échassier blessé. « Il faut prendre quelques précautions et faire attention aux serres des rapaces. Le plus simple est de mettre des gants et de les attraper à l’aide d’une serviette et de leur cacher la tête. Pour le héron par exemple, il faut faire attention à son bec : on l’attrape par le cou », cite-t-elle en exemple.
L’année 2020 a été particulière, comme partout en France, avec une fermeture du centre durant le premier confinement. Ensuite, la vie a repris, ainsi que les soins. « La période la plus chargée de l’année va en gros de mai à août, lorsqu’il y a les jeunes de l’année ainsi que les oiseaux migrateurs comme les hirondelles », indique Céline Luck.
Près de deux tiers relâchés
Quelque 141 hérissons ont été pris en charge à Soulaines. « Majoritairement des jeunes, orphelins ou affaiblis, ainsi que des adultes accidentés suite à du débroussaillage. » En outre, 110 busards ont été soignés cette année. Environ 64 % des animaux soignés retrouvent ensuite leur liberté. Cela passe parfois par une rééducation, en volières pour les faucons ou buses. La soigneuse tient à préciser que s’agissant des jeunes chouettes, « il n’est parfois pas utile de nous les amener. Leur mère se trouve à proximité et prend soin d’elles. Il suffit de les mettre en sécurité s’il y a des prédateurs ou une route à côté ». Idem pour les jeunes merles qui pourraient sembler égarés.
Quelques animaux rares ont récemment été conduits au centre. « Nous avons eu un circaète, un milan royal, un chat forestier et un hérisson albinos. Ce dernier, très rare, se trouve encore chez nous. »
Quelques animaux ne peuvent toutefois pas trouver leur place au centre de soins. « Nous ne prenons pas les chevreuils ni les sangliers, car c’est spécifique. Nous avons un quota de 50 individus pour les nuisibles – qui varient en fonction des départements -, comme le renard, la corneille ou la fouine. »
Le centre ne se visite pas. En revanche, il est possible d’avoir des nouvelles d’un petit pensionnaire qu’on y a laissé.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr