Centrale photovoltaïque : la Ville actionnaire à 40%
Les élus municipaux ont autorisé la maire Chrisine Guillemy à signer une promesse de bail de 40 ans avec la société Urbasolar concernant le projet de centrale photovoltaïque.
Comme expliqué dans les précédentes éditions du JHM quotidien, la société Urbasolar a été retenue par la Ville comme maître d’oeuvre de la centrale photovoltaïque. Elle devrait voir le jour sur le site dit » la Ferme de la Peine » dont la commmune est propriétaire. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont autorisé la maire à signer une promesse de bail de 40 ans.
« Dans ce bail, il est inscrit que la commune percevra un loyer de 12 000 € par hectare, soit 230 707 € par an pour une superficie globale de 192 256 m² et une prise de participation de 40% de la ville dans la société porteuse du projet et son gestionnaire », explique Pierre Etienne, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. Il précise : « Deux autres options nous ont également été proposées : un simple loyer ou un loyer plus un intéressement à la production. L’option retenue permet à la Ville d’être partie prenante du projet ». D’un montant de 830 000€, la prise de participation est générée par renonciation à l’indemnité d’immobilisation liée à la promesse de bail.
Un projet réduit et une contribution citoyenne
Entre la présentation de « cet outil local » et la promesse de bail, le projet a été modifié pour « aménager un espace tampon avec la Ferme de la Peine et préserver une partie du terrain qui sert de parking pour l’association Buggy Chaumontais ». Initialement, 20 hectares devaient être consacrés à cette future centrale.
Pierre Etienne ajoute : « Dans ce bail, il sera également question de la relation avec le lycée agricole Edgard Pisani. Après sa signature, la société Urbasolar se mettra en relation avec l’établissement scolaire agricole afin de construire avec lui une convention d’utilisation de terrain dans le cadre d’un pâturage ovin. Nous souhaitons en effet que ce projet soit agrivoltaïque ».
La Ville voudrait que les habitants de Chaumont et des communes avoisinantes soit parties prenantes. « Il sera proposé aux administrés de contribuer financièrement à la construction de cette future centrale par le biais d’un financement participatif. Nous devrons établir les modalités ».
Un ancien adjoint à l’urbanisme sceptique
Conseiller municipal et vice-président en charge de l’urbanisme au sein de l’Agglomération, Frédéric Roussel reste sceptique par rapport à la prise de participation à hauteur de 40% de la ville dans la société porteuse et gestionnaire du projet. « Ce n’est pas notre métier de rentrer comme actionnaire dans une société. Nous n’avons aucune visibilité sur cette dernière ».
L’ancien adjoint au maire ajoute : « Nous n’avons fait aucune étude sur les liens capitalistiques qu’il peut y avoir avec des holdings. Il peut très bien y avoir une organisation de remontée des résultats de cette société qui la vide de ses intérêts. A titre personnel, je n’aurais pas pris cette décision ». La maire Christine Guillemy a justifié son choix : « Nous avons choisi Urbasolar car il s’agit d’une entreprise publique détenue par des cantons suisses. Les autres entreprises qui nous avaient contactés étaient capitalistiques ».
Corentin Gouriou