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Célia Pichon entre en scène

En 2010, Célia Pichon, 13 ans, s’essaie au théâtre de rue avec la compagnie des Hallebardiers. Aujourd’hui, la comédienne et metteuse en scène professionnelle est de retour sur ses terres pour transmettre sa belle expérience au sein de la compagnie langroise.

Septembre 2016. La bachelière de Diderot s’en va suivre des études d’art dramatique au Cours Florent à Paris : « Je me forme aussi à de nouvelles disciplines comme le clown, l’improvisation, le masque et le jeu à la caméra. Je rencontre la metteuse en scène Aixoise Elsa Grousseau et, en 2018, je décroche mon premier contrat pour un spectacle contemporain. Je joue pendant deux ans à Marseille, Aix-en-Provence et Paris. »

En parallèle, Célia s’intéresse à la production, la finance et la diffusion du spectacle vivant. En 2019, elle décroche son diplôme de chargée de production : « Mon but était d’être autonome et polyvalente dans la création de structures artistiques et l’élaboration d’un spectacle. En 2020, j’intègre une compagnie de théâtre-cabaret « La Cabarette » en tant qu’administratrice et comédienne. Nous avons joué la plupart de nos projets sur la scène du Café de Paris, à Ménilmontant, scène sur laquelle Edith Piaf a chanté ses premières chansons, dit-on. A vérifier, ne soyons pas crédules, les salles parisiennes aiment s’approprier les beaux souvenirs. »

Comédiens, chanteuses, danseurs, circassiennes, musiciens… La compagnie accueille des personnes de divers horizons artistiques : « A La Cabarette le public est aussi acteur de nos soirées, parfois il monte sur scène, il chante, il danse. Cette compagnie connaît un vif succès grâce à son caractère de cabaret d’en temps. »

Confinés mais actifs

Durant le confinement, la troupe réunie au complet dans une petite maison en Charente-Maritime met en scène de nouveaux projets : « Durant cette période, je me suis retrouvée comme une enfant, sans limites, sans contraintes de jeu. Je voulais découvrir tout ce que je ne m’étais jamais permise de réaliser sur le plateau. Pendant plus d’un mois on s’était donné rendez-vous tous les matins à 9 h pour des exercices de jeu, de chant, danse et d’improvisation. On avait construit un petit théâtre dans le garage, un drap blanc était étendu devant un petit projecteur de chantier, de vielles chaises en bois faisaient office de public. »

Pendant cette résidence propice à l’imagination, Célia rencontre SON clown : « C’est un personnage tout rond, qui ne s’exprime qu’en jouant de la trompette. Le clown existe quand on dépasse les regards qui nous jugent, quand on ose ouvrir toutes les fenêtres de notre imagination, de notre créativité, quand nous n’avons pas peur de rater, de provoquer, de glisser, de chuter, bref quand on peut se permettre de secouer les codes qui nous étouffent. Et ce clown c’est simplement une aventure unique et humaine. »

En 2021, la comédienne professionnelle retrouve la compagnie des hallebardiers : « Quel bonheur ! J’ai pu mettre en scène un spectacle en espace public avec une équipe de choc. Dans ce spectacle, le groupe était notre force. Cette compagnie est comme une petite famille qui se réunit tous les étés pour devenir des joyeux fanfarons, des ducs, des reines, des troubadours d’époque, des sorciers, des soldats, etc… On ajuste le dernier bouton de sa chemise et on part pour deux heures de spectacle en interaction directe avec le public. C’est tout ce que j’aime. »

De notre correspondant Serge Borne

De comédienne à metteuse en scène

De Langres à Paris, Célia s’investit corps et âme : « Devenir comédienne fut ma plus belle leçon de vie. Ce n’est pas si simple, on remet souvent sa créativité en doute, on se confronte très tôt à la concurrence, on se casse la gueule, souvent, puis on se relève parce que la passion nous brûle. Pour appréhender ce métier il faut avoir beaucoup de recul sur ce qu’on vit et il est bon de reconnaître sa vulnérabilité. La plus belle des créativités c’est de garder son authenticité. « Reste toi, reste authentique Célia », les mots d’Aline Bournery, professeure au lycée Diderot, résonnent encore. Parce que je suis encore jeune, dans mon parcours je me suis déjà perdue, je me suis menti, je me suis plantée, je me suis mise en danger. Le plus important c’est de revenir à la source, à l’essence même du désir d’être artiste. Retrouver ce qui nous anime et être en phase avec soi-même, se laisser vivre à 200 %. C’est parce c’est un métier de passion qu’on endure ces tentatives et ces incertitudes. »

Célia prépare son premier projet cinématographique : Un long métrage du réalisateur Jean-Philippe Girardot qui se déroulera à… Langres.

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