Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Ce week-end, on compte les oiseaux d’eau

Les différentes portions du lac de la Vingeanne ont été passées au crible par les ornithologues.

Depuis plus de 50 ans, les oiseaux d’eau sont recensés, le temps d’un week-end, à la mi-janvier. Sous l’égide de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), de nombreux bénévoles prennent part à cette action sur les quatre lacs du sud haut-marnais ou sur les rives du Der.

En balayant rapidement le lac du regard, il n’y a apparemment pas beaucoup de vie. Ah, si : un couple de cygnes est visible au loin, dans la brume. Sébastien Schmitt se saisit de ses jumelles puis oriente sa longue vue sur le fond du lac. Surprise : apparaissent très nettement des canards, de différentes sortes, des aigrettes au loin et des oies cendrées, ton sur ton.

Ce samedi 15 janvier au matin, les bénévoles à pied d’œuvre au lac de la Vingeanne pour l’opération internationale de comptage des oiseaux d’eau, ont eu la chance d’observer un grand nombre de volatiles, dont certains savent se faire très discrets.

Il est nécessaire d’avoir l’œil avisé pour ces opérations de comptage.

Une photographie annuelle

Bénévole à la LPO et coordinateur de la virée qui s’organise ce week-end sur les quatre lacs du sud haut-marnais, Sébastien Schmitt est un habitué de ce rendez-vous qui se tient systématiquement le week-end le plus proche du 15 janvier. Comme ses cinq compagnons présents, il est ornithologue amateur et intervient bénévolement. « Un autre groupe de huit personnes fait en ce moment des comptages au lac de Charmes. Dimanche 16 janvier, nous ferons la Liez et la Mouche », résume-t-il. La LPO coordonne l’opération, mais les bénévoles peuvent être issus d’autres associations de naturalistes, à l’instar de Nature Haute-Marne.

Le brouillard persistant n’a pas facilité la tâche, mais l’œil de ces connaisseurs est aguerri. « Nous partageons le lac en portions et nous faisons des comptages. Nous sommes deux ou trois par espèce. Puis nous recoupons pour voir si nous trouvons le même nombre », reprend Sébastien Schmitt. Toutes ces données sont consignées dans un carnet. Elles iront par la suite enrichir une base de données qui offrira une photographie des populations d’oiseaux d’eau en ce mois de janvier 2022.

La brume ne facilite pas toujours la tâche des bénévoles.

« Il y a 30 ans, on ne voyait pas de grandes aigrettes »

« Nous essayons aussi de sexer les animaux, quand c’est possible. » Leur matériel performant offre une vision précise des oiseaux se trouvant à plusieurs centaines de mètres. « On peut en rater. Cela va vite, car certains plongent souvent ou se cachent dans les roseaux… » Au fil des années, les habitués notent des évolutions. « Il y a 30 ans, on ne voyait pas de grandes aigrettes. Maintenant, c’est courant en hiver. »

Entre autres observations, ce 15 janvier au matin à la Vingeanne, ils ont pu contempler le canard morillon, le canard siffleur, des cormorans ou encore l’ouette d’Egypte. Sur les deux journées, « nous devrions observer environ 3 000 oiseaux pour les quatre lacs », conclut Sébastien Schmitt.

Sylvie C. Staniszewski

s.chapron@jhm.fr

Les bénévoles réalisent des comptages, tout le week-end, sur les quatre lacs.

Le saviez-vous ?

Le comptage Wetlands International est un recensement des oiseaux d’eau qui est réalisé chaque année sur l’ensemble des zones humides au niveau mondial, sur un week-end aux alentours du 15 janvier. Réalisés depuis 1967, ces comptages ont pour but d’estimer les tailles des populations hivernantes, d’évaluer leur évolution mais aussi de préciser leur répartition et des éventuelles modifications de distribution.

C’est l’organisation Wetlands International (WI) qui coordonne ce programme à l’échelle mondiale. En France, cette coordination est assurée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Environ 1 500 passionnés d’ornithologie prennent activement part à ce comptage.

Comme cela est expliqué par la LPO sur son site Internet, la Champagne-Ardenne et en particulier la Champagne humide, constitue un site majeur de halte migratoire et d’hivernage d’oiseaux d’eau. Avec des effectifs dépassant annuellement les 50 000 individus pour une cinquantaine d’espèces, elle fait partie des sites français d’importance internationale pour l’hivernage de ces oiseaux.

La rédaction vous recommande...

Sur le même sujet...

Bourmont
Les écoliers à la découverte de la bioéconomie
Environnement Faune

Les élèves de l’école primaire ont participé à une animation sur le thème de la bioéconomie, vendredi 19 avril, au matin. C’est l’association Terre avenir, agréée Aecep (Association éducative complémentaire(...)

Montier-En-Der
Concours du festival de Montier : derniers jours pour s’inscrire
Environnement Faune

Le concours du Festival international de photo animalière et de nature de Montier est encore ouvert jusqu’au 30 avril. Avis aux passionnés ! Il ne reste plus que six jours,(...)

Langres
Intempéries : le maraîcher Xavier Deleau scrute le ciel
Environnement Faune

Températures négatives, averses de grêle, pluie abondante… Le ciel est capricieux et les producteurs de fruits et légumes ne sont pas sereins. Xavier Deleau, maraîcher installé au pied des remparts(...)